THE WORDS

C’est l’histoire d’un écrivain qui raconte l’histoire d’un
homme lui-même écrivain qui vole l’histoire d’un autre homme (également
écrivain) afin de devenir célèbre. 

Compliqué ? Certes.

En Bref, dans The Words un auteur
( Bradley Cooper ) vole (sans le faire exprès, attention !) le manuscrit d’un
autre ( Jeremy Irons ) pour ensuite être tiraillé par un dilemme moral : se
dénoncer ou ne pas se dénoncer.

L’histoire eut pu être intéressante, d’autant plus que le
film ne tombe pas dans les écueils du moralisme bon marché (au contraire, il s’en
moque un peu, faisant passer son gentillet héros pour un naïf de premier ordre),
c’est sans compter une mise en abîme en cascade (ce procédé de récit dans
le récit du récit) tellement encombrante qu’elle fournit une réponse claire à
la question « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ».
_ Trop d’écrivains tue les écrivains, trop
d’histoires tue l’histoire. D’autant plus que chaque intrigue est faible,
banale, déjà vue, et superflue. 

The Words alors, une perte complète de temps ?
Peut-être pas. Son principe structurant fait sa force : c’est l’histoire
de comment on écrit une histoire. Le film décompose le processus mental de l’écriture
avec une justesse accablante, et peut (bien heureusement) compter sur des
acteurs hors pair pour traduire à l’image l’obsession compulsive de l’auteur
en pleine création.

Faux thriller, imbroglio d’histoires dont aucune ne sert l’autre,
The Words n’est pas le film de l’année. Le spectateur (attiré par les beaux yeux clairs de
Bradley Cooper, ou emmené de force) pourra malgré tout compter sur des acteurs efficaces, de jolies citations, et une juste retranscription de l’esprit torturé
des auteurs en tout genre, dont certains parviennent même à écrire un film sur
un homme qui écrit un livre sur un homme qui copie le livre d’un autre qui l’avait
écrit.

Aurélie Waeterinckx