THE SECRET

Dans un village minier désolé des Etats-Unis, les enfants disparaissent sans laisser de traces. Pour le médecin de cette ville sinistrée, Julia, il semblerait que les suppositions des habitants de Cold Rock, craignant un mystérieux homme qu’ils nomment " The Tall Man " (le titre original anglais incompréhensiblement "traduit" par The Secret dans nos contrées francophones), ne soient que des légendes urbaines. Pourtant, un jour, c’est toute la vie d’une ville qui se vide de ses enfants qui va basculer.

Avec ce pitch accrocheur qui nous fait d’abord croire à un scénario classique, ce thriller psychologique se plaît, avec un certain succès, à briser les codes et à faire naître un questionnement constant. Pendant 7 ans, Pascal Laugier, à qui l’on doit le supplice Martyrs (2008), a fignolé le scénario de ce film qui sort des sentiers battus des thrillers balisés et rompt avec l’épouvante gore (même si l’environnement offert aux enfants de Cold Rock a quelque chose d’horrifique).

Le cinéaste a cherché (et réussi en partie) à rendre son film captivant et intense. Assis à la place du spectateur, il est difficile de ne pas désirer connaître le fin mot de cette histoire brouillant les pistes plusieurs fois, s’éloignant de ce que la bande annonce ou la présentation pouvaient laisser entrevoir. Bien sûr, il est un peu mince pour un film de reposer intégralement sur le déroulement de son intrigue comme c’est le cas ici mais l’incursion s’avère toutefois bienvenue.

C’est avec un certain titillement que l’on retrouve Jessica Biel que l’on hésitera à haïr après l’avoir vue réanimer un nouveau-né avec toutes les tripes que cela demande. Cette dernière se plaît à apparaître défigurée durant tout le déroulement d’une nuit pas comme les autres dans un bled où l’on ne souhaiterait pour rien au monde habiter.

(Ariane Jauniaux)