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THE PERKS OF BEING A WALLFLOWER (LE MONDE DE CHARLIE)

Stephen Chbosky

Logan Lerman, Emma Watson, Ezra Miller, Mae Whitman, Paul Rudd , Nina Dobrev, Dylan McDermott, Kate Walsh,…

103 min.
2 janvier 2013
THE PERKS OF BEING A WALLFLOWER (LE MONDE DE CHARLIE)

L’adolescence. Quoi de plus délicat, parfois injuste que cette période, surtout pour ceux qui ont le malheur d’être trop timides ou simplement trop sensibles ? Charlie (Logan Lerman) est un jeune garçon dérangeant, perturbé, qui porte en lui les séquelles d’un traumatisme d’enfance. Son manque d’assurance maladif provoque les moqueries de ses camarades de classe. Il nous conte son expérience du lycée, sa solitude, les étapes difficiles de sa vie, ses pensées et ses peurs les plus profondes. Jusqu’au jour où il rencontre Sam (Emma Watson) et Patrick (Ezra Miller) qui lui feront découvrir les choses de la vie.

Stephen Chbosky arrive à trouver les mots justes pour exprimer les problèmes auxquels peuvent être confrontés les jeunes de cet âge. Le réalisateur, davantage connu dans le monde de l’écriture, se retrouve à nouveau derrière la caméra mais pour adapter cette fois-ci son premier roman éponyme. Nous retrouvons clairement cette prédisposition au genre littéraire dans les dialogues notamment qui nous offrent une vision souvent très poétique de la réalité.

Cette comédie tragique (tragédie comique serait plus approprié) ne nous emmènera heureusement ni dans le pathos ni dans le sentimentalisme exacerbé. Même si les stéréotypes sont inévitables lorsque l’on traite ce genre de sujet, le film reste orienté vers l’intimité, celle d’un personnage fragile et instable qui ne cherche qu’à s’immiscer dans la société. C’est également une histoire d’amour et d’amitié que l’on verra naître entre les protagonistes aussi attachants les uns que les autres.

Le jeune acteur de Percy Jackson apparaît ici dans un tout autre registre. Beaucoup plus sensible, il nous touche en incarnant un personnage pour lequel tout spectateur ne peut avoir que de l’empathie. On se retrouve littéralement dans le monde de Charlie. On vit les épreuves avec lui et on souhaite le voir évoluer, dépasser ses angoisses pour se mêler aux autres. Emma Watson arrive quant à elle à se démarquer enfin de son rôle de magicienne (Hermione dans la saga Harry Potter ) qui lui colle à la peau. Son personnage extraverti et déjanté contraste parfaitement avec celui de Charlie qui voit en Sam le reflet de ses propres fantasmes, de ce qu’il désire être et avoir à la fois.

Ce film met en scène de jeunes acteurs et est filmé à travers les yeux de la jeunesse. Ceux pour qui les problèmes qui paraissent déjà insurmontables sont en réalité bien plus futiles que ceux auxquels ils devront faire face dans leur vie d’adulte. Mais ce retour en arrière, bien qu’innocent, n’en est pas moins pertinent.

Bénédicte Eïd