Film catastrophe
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THE IMPOSSIBLE

Juan Antonio Bayona

Naomi Watts, Ewan McGregor, Tom Holland, Samuel Joslin, Oaklee Pendergast, etc.

107 min.
26 décembre 2012
THE IMPOSSIBLE

Basé sur l’histoire vraie d’une famille espagnole (inexplicablement
devenue américaine dans le film) qui a connu le drame du tsunami en Thaïlande
en décembre 2004, The Impossible est un « disaster movie » familial
et émotionnel, présentant des scènes impressionnantes et une photographie
impeccable déversant ses eaux avec toute la violence imaginable au service de
la quête éperdue des cinq protagonistes, un couple et leurs 3 fils, pour se
retrouver l’un l’autre.

La peur fera place à la solidarité humaine et à l’entraide
entre inconnus, réunis par une humanité et une empathie communes devant de tels
évènements. Les questions essentielles sur l’âme humaine sont posées,
vouloir survivre à tout prix, oui, mais pas au prix d’y perdre une part de soi.

The Impossible se veut épique, tel un hommage à la volonté
humaine. Il en ressort un film à la fois banal, linéaire, manquant de rythme et
tentant de tirer sans cesse sur la corde sensible à coup de musique et de
ralentis empreints de pathos et aussi, par moments, captivant. Techniquement,
la séquence de 10 minutes au cours de laquelle le raz-de-marée submerge la côte
thaïlandaise, dont la conception aura demandé près d’une année, est d’une
maîtrise extraordinaire. Mais la vague meurtrière ne transporte pas autant
qu’espéré.

Ewan McGregor se plaît à jouer les pères héroïques, restant dans
un côté relativement bidimensionnel mais ne mâchant pas son plaisir devant la
complicité qu’il entretient avec les deux plus jeunes garçons de son personnage.
Ces jeunes acteurs réussissent, avec leur aîné (Tom Holland), à soulager la
pesanteur de l’atmosphère morbide régnant dans ces terres, avec leur regard d’enfant
sur une terre balayée par la force phénoménale des éléments.

La chair déchiquetée (certaines scènes ne sont pas à mettre
sous les yeux les plus sensibles), l’épuisement et l’agitation à leur comble,
chacun vit le traumatisme à sa façon, animé par l’énergie incroyable de
l’espoir et celle, moins porteuse, des doutes et du chaos. Et Naomi Watts, le
visage et le corps défigurés, mais aussi transfigurés par les tumultes des eaux
déversées, communique au film une grandeur certaine. 

(Ariane Jauniaux)