Nauséeux
0étoile(s) 0étoile(s) 0étoile(s) 0étoile(s) 0étoile(s)

THE HUNTING PARTY

Shepard (USA 2008 - distributeur : Benelux Film Distributors)

Diane Kruger, Richard Gere, Terrence Howard

101 min.
23 juillet 2008
THE HUNTING PARTY

Vouloir réaliser un film sur les reporters de guerre est un sujet plus que louable.

Sauf si cette thématique est traitée de façon aguichante et divertissante, comme si ce genre de thème pouvait être appréhendé à la légère, avec en apparence le désir de dénoncer des actes répréhensibles, mais qui en réalité se révèle être une pitrerie vide de sens.

C’est malheureusement le cas de « The hunting Party », qui sous ses airs de pourfendeur de secrets de guerre, n’est en fait qu’un film artificiel et peu convaincant.

« The hunting party » débute avec une narration en voix over. Ducky, le caméraman de Simon, journaliste de guerre, raconte leurs neuf années de collaboration. Très vite, le style est lancé.

Un montage empressé, passant d’images chocs en souvenirs mielleux, mène le film tambour battant. C’est une esthétique de poudre aux yeux, scandée par des flashbacks intempestifs et une musique de fosse exaspérante. C’est un univers contrefait qui est déployé dans « The hunting party ».

Entre la monstration de scène de massacres et la vision qui s’ensuit de bimbos sur un yacht, on finit par ressentir comme un dégoût, un malaise quant à ce que le réalisateur cherche à faire.

D’autant que le ton du film oscille sans cesse. Certaines scènes tentent de susciter le rire, d’autres les larmes, entre ce mélange hirsute d’émotions contradictoires, le film affiche la prétention de dénoncer des horreurs de guerre.

On ne comprend du coup pas du tout où « The hunting party » nous mène, et surtout ce qu’il cherche à démontrer.

Cette impression n’est que confirmée par la fin du film. Alors que l’ensemble du récit s’acharne à dénoncer l’injustice des suites d’une guerre, la fin sombre dans un dénouement des plus amorales qui, sous des prétextes de justice, s’illustre dans un acte tenant de la barbarie.

Mieux vaut donc s’abstenir d’aller voir ce « Hunting party », et peut-être redécouvrir en lieu et place « No man’s land » de Danis Tanovic, ce dernier offrant un point de vue sur les contextes de guerre tellement plus juste et interpellant. (Justine Gustin)