THE BEST OFFER

The
Best Offer
( La
migliore offerta ), quatorzième film du réalisateur Giuseppe Tornatore (*), est
incontestablement une des plus belles créations cinématographiques de cette
année. Ce film, au scénario hitchcockien, aux acteurs brillants, aux décors
somptueux et à la bande originale remarquable du légendaire Ennio Morricone,
est un chef d’œuvre, une véritable œuvre d’art, à l’instar de celles qu’il met
en scène.

Virgil Oldman
(Geoffrey Rush) est un commissaire-priseur, expert en art, et redoutable dans
son domaine. C’est un homme solitaire, doté d’un perfectionnisme à toute
épreuve. Si ce n’est ce besoin presque maladif de vouloir acquérir les œuvres d’art
dont lui seul connait la véritable valeur, grâce à l’aide de sa vieille
connaissance Billy (Donald Sutherland), présent à chaque vente organisée par
Virgil. Un jour, Virgil est contacté par Claire (Sylvia Hoeks), qui lui demande
de venir évaluer un grand nombre d’objets anciens dont elle a hérité et
d’organiser une vente aux enchères. D’abord exaspéré par le caractère fantôme
et volatil de la jeune dame qui ne se présente à aucun des rendez-vous fixés,
Virgil sera très vite fasciné par celle qu’il mettra tellement de temps à voir,
finissant par la désirer plus ardemment que toute œuvre d’art.

The
Best Offer
est un film aux facettes multiples : chaque spectateur profitera probablement
avec plus ou moins d’intensité de celles qui toucheront sa sensibilité propre.
Néanmoins, la mise en scène est tellement réussie que l’on ne pourra rester
insensible à la beauté des cadres et des décors. Giuseppe Tornatore nous plonge
au cœur de l’art, et, grâce à sa collaboration avec Ennio Morricone, la beauté
qu’il nous offre est tant visuelle que sonore. On ne peut également être que
séduit par les prestations de Geoffrey Rush et Donald Sutherland. La réputation
de Geoffrey Rush n’est plus à faire depuis sa révélation en 1996 dans le film Shine
(réalisé
par Scott Hicks). Mais beaucoup se souviendront de lui également pour son
interprétation remarquable de Lionel
Logue dans The King’s Speech (réalisé par Tom Hooper, 2010). Il en
va de même pour Donald Sutherland, qui ne compte pas moins de 173 rôles à son
actif. Mais quand bien même on accorderait moins d’importance à l’esthétique
d’un film, l’humanisme qui se dégage de The Best Offer parallèlement
à l’art ne peut laisser aucun spectateur indifférent. Bien que Claire soit dans
un premier temps l’objet d’une envie, du désir de Virgil, celui-ci se soucie
réellement d’elle, de son bien-être, et aimerait l’aider à vaincre sa
phobie : l’agoraphobie. Cette attitude est d’autant plus touchante, que
Virgil lui-même est une personne extrêmement solitaire, et que, pour aider sa
jeune conquête, il abat, petit à petit, les barrages qu’il avait construits au
cours de sa vie ; qui le rend progressivement plus vulnérable et humain…

( Astrid De Munter )

(*)
Giuseppe Tornatore s’était fait connaître internationalement en 1989 avec son Cinema
Paradiso , pour lequel il remporta l’Oscar du meilleur film étranger.