Action
1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s)

SPEED RACER

Andy & Larry Wachowski (USA 2008 - distributeur : 20th Century Fox)

Emile Hirsch, Christina Ricci, John Goodman, Susan Sarandon

134 min.
16 juillet 2008
SPEED RACER

Les frères Wachowski, Andy et Larry, ont avec la saga « Matrix » scénographiée et mise en scène par eux, réalisé une sorte d’exploit. Tenir en haleine le public par une action trépidante et intéresser les philosophes par son hypothèse : l’homme vit sans le savoir dans une espèce de jeu vidéo hyper sophistiqué, conscient et hostile .

Philosophes qui ont lu dans les aventures de Morpheus et Neo une revisitation de ce qui est au cœur du cartésianisme : qu’est-ce que le réel ?

C’est donc avec une certaine palpitation neuronale qu’on se demandait ce que les Wachowski injecteraient de métaphysiquement latent dans « Speed racer ». La déception est, après un quart d’heure de projection, costaude et sans appel.

L’histoire racontée sur les chapeaux de roues est celle d’un jeune garçon passionné d’automobiles qui, mû par l’admiration portée à un frère champion décédé, tente de gagner un maximum de courses. Trouvant dans ces victoires remportées honnêtement, le plus sûr moyen de s’opposer au puissant conglomérat désireux de racheter, par n’importe quel moyen, la petite écurie de son père.

Avec « Speed… », ce ne sont pas « les petites cellules grises » qui sont sollicitées mais les mirettes.

Gorgées d’un maximum de délires visuels rendus possibles par une invention technique - filmer les acteurs devant un fond vert circulaire de 360 degrés à l’aide d’un prototype de caméra haute définition - remettant en ligne de front du spectaculaire la couleur.

Qui retrouve ainsi un primat auquel le 7ème art nippon, dans ses animations (**), a toujours laissé une place de choix. Parce qu’il dope le mouvement de vitesse.

Arnaud Bordas dans le Figaro Magazine du 14 juin 2008 considère que « Speed racer s’impose comme un manifeste du cinéma de demain quand les effets spéciaux faciliteront un nouveau langage cinématographique ».

Appréciation à l’allant tempétueux qui prête à sourire parce qu’elle oublie qu’un langage n’est pas fait que de grammaire.

Il est articulé autour de temps de respiration - ce que les 134 minutes de frénésie du film ne permettent pas - et de mots censés déterminer une histoire en l’occurrence bien maigrichonnement ficelée.

Alors « Speed racer » flop ou hit ? Tout dépendra sans doute de l’envie du spectateur de (re) plonger dans les sensations qui l’animaient quand, enfant, le visuel était l’essentiel. (m.c.a) 

(*) « Cinephilo, les plus belles questions de la philosophie sur grand écran » d’Ollivier Pourriol
paru aux éditions Hachette
(**) Les Wachowski ne cachent pas avoir voulu avoir avec « Speed… » rendre hommage à Tatsuo Yoshida, le créateur 5 ans après l’invention par Jean Graton de Michel Vaillant du célèbre manga « Match gogogo » centré autour de courses automobiles.