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SKETCHES OF FRANK GEHRY

Sydney Pollack (Canada 2005)

Frank Gehry

90 min.
18 octobre 2006
SKETCHES OF FRANK GEHRY

Gehry l’architecte, comme Matisse le peintre, aime jouer avec du papier. Le premier le chiffonne, le second le découpe et tous les deux en tirent des œuvres d’art.

Le cinéaste Pollack (« The way we were » », « They shoot horses, don’t they ? » « Jeremiah Johnson ») va porter sur le travail de l’architecte, son ami depuis de longues années, un regard à la fois attentif et chaleureux.

Ce film aurait pu être un documentaire sacrifiant aux lois du genre - et c’est ce qu’il est d’une certaine façon - mais il est bien plus et bien moins que cela.
Bien moins parce qu’il n’a pas la profondeur, la rigueur et la densité attendues de ce genre cinématographique dont le parangon demeure le reportage de Mary Rawson « The house on the waterfall : a biography of Frank Lloyd Wright ».

Bien plus parce qu’il est un hommage amical, une esquisse essentiellement basée sur des confidences de proches - amis, collaborateurs, clients et même psychanalystes sont interrogés -
pour donner de Gehry un portrait unifié par le respect et l’ admiration quasi unanimes pour la souplesse de sa créativité.
Même « le » détracteur convoqué à donner son point de vue n’arrive pas écorner la carrure de celui qui a osé armurer de titane l’un des grandioses musées européens : le Guggenheim de Bilbao.

« Sketches » croque une démarche créatrice avec un opportuniste mélange de techniques : une petite caméra numérique pour la partie plus confidentielle et un tournage en 35mm pour la pose sur pellicule des immeubles.

Sans avoir la précision de Clouzot pour capter le geste créatif de Picasso (« Le mystère Picasso » ) ou l’intensité du questionnement par Brassai du travail de le Corbusier, Pollack arrive pourtant à dessiner, par petits traits qui rappellent par leur semblant de désordre les dessins qui soutiennent les projets de Gehry, le portrait d’un homme passionné par son travail, acharné à faire et à défaire jusqu’à s’approcher de ce qui lui semble le plus proche de la perfection pour ensuite s’en détacher et être capable de porter sur son œuvre un regard dont le recul étonne.

Est-ce parce qu’ils sont tous les deux des transgresseurs de traditions, des artistes pour lesquels la meilleure DHEA reste celle de l’envie d’initier de nouveaux projets que le spectateur a l’impression que Pollack est au cinéma ce que Gehry est à l’architecture : un Maître. (m.c.a)

Il sera bientôt possible d’admirer dans le Jardin d’Acclimatation de Paris, le bâtiment en verre de Gehry pour la « Fondation Louis-Vuitton pour la Création » initiée par Bernard Arnault, le patron de LVMH et dont le projet vient d’être montré à la presse.

En attendant et sans aller aussi loin qu’à Bilbao il est possible de se rendre à Herford en Saxe allemande pour y découvrir le MARTa Museum ouvert en 2005 et dirigé par l’ancien directeur du SMAK à Gand, le belge Jan Hoet. Pour voir ce musée consulter le site suivant :
http://www.brique.be/-frame/Version2/telecharger/download/tcc/2005/tcc-205.pdf