SIBYL

La première scène du film nous plonge tout de suite dans la problématique du personnage principal : Sibyl (Virginie Efira), psychothérapeute, prend conscience, en écoutant le monologue d’un copain, de sa décision de se remettre à l’écriture.

Elle décide donc de quitter ses patients et cherche l’inspiration pour son nouveau roman. C’est à ce moment-là que surgit Margot (Adèle Exarchopoulos), en pleurs et en détresse, la suppliant de la recevoir.

Et là, le film s’emballe si l’on peut dire, car on apprend que Margot, jeune actrice dans un film, s’aperçoit qu’elle est enceinte de l’acteur principal Igor (Gaspard Ulliel), lui-même en couple avec la réalisatrice du film Mika (Sandra Hüller). Vous suivez ? Peu à peu, Sibyl, oubliant toutes les règles de déontologie, s’empare de l’histoire de Margot qui lui fait revivre son passé douloureux, son amour pour Gabriel (Niels Schneider ), père de son enfant.

Margot ne peut plus se passer de Sibyl (et inversement) et exige sa présence pour la fin du tournage à Stromboli …Et là , les scènes entre amant, amantes s’enchainent, entrainant , pour nous, un peu d’ennui et de confusion dans ces rapports de domination, de peurs et de désirs.

Il y a au moins deux angles de lecture dans ce film psycho-thriller : le parcours d’une psychologue perturbée et la réalisation d’un film dans le film avec de nombreuses scènes sexuelles un peu longues.

Dans le genre, nous nous souvenons d’avoir admiré la finesse du film « Les estivants » de Valeria Bruni Tedeschi : c’est une analyse très fine des tourments d’Anna, qui, en vacance dans la grande et belle propriété familiale sur la Côte d’Azur, doit gérer sa rupture toute fraîche et l’écriture de son prochain film.

Ce film est illuminé par la présence de Virginie Efira, troublante, sensuelle.

(France Soubeyran)