PRECIOUS LIFE

" La mer apporte à chaque homme des raisons d’espérer " – Christophe Colomb.

Est-ce que le cinéma peut faire la même chose ?

C’est la question que se pose le spectateur lorsqu’il regarde ce documentaire qui raconte le combat d’une famille palestinienne pour sauver leur fils de 4 mois atteint d’une maladie génétique.

Combat dans lequel leurs meilleurs alliés seront des médecins israéliens.

Fait divers saisi à bras-le-corps par Shlomi Eldar, journaliste de télévision habitué à couvrir les événements qui font de Gaza l’un des bouts de terre les plus déshérités du Monde et déterminé à mobiliser l’opinion publique de son pays pour recueillir les 5.500 dollars nécessaires à l’opération du petit Mohammed.

Commence alors un compte à rebours pour une vie sans occulter la possibilité que si celle-ci est épargnée, elle puisse devenir celle d’un futur martyr qui ferait la fierté (sic) d’une mère musulmane qui semble inconsciente de la contradiction à anticiper pour son fils un avenir de "bombe humaine" destinée à anéantir ceux qui ont contribué à sa guérison.

C’est précisément dans ce doute que se glisse toute la complexité de ce reportage qui tout en prônant le respect de la vie ne se fait guère d’illusion sur un futur apaisé entre Israéliens et Palestiniens.

Sans être ni tout à fait un conte (il est trop précis et réaliste) ni tout à fait une parabole (il est trop concret et pratique), « Précious life » ne se contente pas de n’être que le récit d’une bonne action.

La pertinence de son point de vue, son équilibre entre l’envie de soutenir un espoir et le refus de s’y enfermer en font un modeste mais puissant témoignage sur une histoire qui empêche de complètement désespérer de L’Histoire.

Si celle-ci est faite surtout de violence et de radicalité, celle-là connaît la main tendue et le compromis.

Dans ces histoire et Histoire, l’homme a toujours le choix.

De laisser faire, de permettre aux autres (surtout politiciens) de décider pour lui.

Ou de s’impliquer pour éviter que ne triomphe la prophétie de Sartre dans « Le Diable et le bon Dieu » - « Il suffit qu’un seul homme en haïsse un autre pour que la haine gagne l’humanité entière ».

Décidemment oui, « Precious life » est aussi et avant tout une passionnante et intelligente réflexion sur le fait que la paix dépend de chacun. (mca)