Mélodrame
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POMEGRANATES & MYRRH

Najwa Najjar (Palestine/France/Allemagne 2008)

Yasmine al Massri, Hiam Abbas, Ali Suliman, Ashraf Farah

95 min.
11 janvier 2012
POMEGRANATES & MYRRH

Est-il possible d’entrer dans la peau d’un autre et de voir le Monde à travers ses yeux ?

Ou chacun est-il condamné à évoluer dans un champ de vision restreint parce que formaté par l’endroit où il est né, la philosophie, la morale et les choix politiques que celui-ci implique ?

Najwa Najjar est une jeune réalisatrice palestinienne, née à Jaffa. Ce qui pour ceux qui ont vu le magnifique documentaire de « L’orange de Jaffa » peut expliquer en très grande partie sa vision personnelle de la situation actuelle au Proche-Orient.

Vision qui rend perplexe le spectateur habitué à un éclairage plus ouvert sur cette épineuse question – on pense notamment au cinéma tolérant Eran Riklis (" Lemon tree"), à celui distant d’Elie Suleiman (" Chronique d’une mort annoncée") ou sensuel de Michel Khleifi (" Noces en Galilée") ou hyper critique d’Avi Moghrabi ("Pour un seul de mes deux yeux")

Sans oublier le ton badin mais néanmoins acide du film de Sylvain Estival (« Le cochon de Gaza ») encore sur nos écrans..

Chez Najwa Najjar tout est plus conflictuel et difficilement réconciliable. Comme si les protagonistes des deux côtés n’avaient pas la volonté profonde de faire évoluer le conflit de façon pacifiste.

Zaid et Kamar se marient dans une Jérusalem sous haute tension. Quelques jours plus tard Zaid est arrêté lors d’une confiscation de ses terres par l’armée israélienne. Durant la période d’emprisonnement de son époux, Kamar décide de renouer avec sa passion, la danse au risque de s’attirer le mécontentement des siens qui exigent d’ une femme de prisonnier une conduite moins extravertie.

Il y a beaucoup de choses qui manquent à « Pomegrantes … » pour en faire un film intéressant et/ou attachant.

Ce qui dérange est moins l’absence de mise en scène, le manque de profondeur des personnages -, même la magnifique Hiam Abbas n’est ici qu’une silhouette – le côté almanach Vermot des dialogues, que la désagréable impression que le film est nombriliste.

Plus centré sur les envies d’une jeune femme de vivre librement sa vie qu’ouvert à un dialogue entre Palestiniens et Israëliens.

Il y a quelque chose de superficiel dans ce « Pomegranates… » qui lui enlève toute saveur.

Mais pas toute amertume - cette amertume qui se niche dans la racine sémitique du mot myrrhe.

Que ceux et celles qui sont à la recherche d’un engagement militant en faveur d’une solution sans recourir à la violence des conflits se rendent à la galerie Nathalie Obadia (*).

L’oeuvre de Clara Halter y déploie de fascinantes calligraphies autour du mot "paix". (mca)

(*) rue Charles Decoster 8 à 1050 Bruxelles