Les brèves des Festivals

PANORAMA

4 mars 2016
PANORAMA

Les
Premiers, Les Derniers
de Bouli Lanners :
définitivement le premier !

Admirablement
accueilli par le public, distingué par deux prix, le dernier long-métrage de
Bouli Lanners est sans conteste le film belge qui a le plus marqué les esprits
de la Berlinale 2016. Lire notre chronique détaillée de ce film .

La
Route d’Istanbul
de Rachid Bouchareb : le chemin
de croix d’une mère vers la Syrie

Profondément
touché par le sort et l’attitude de ces parents qui, du jour au lendemain,
découvrent que leurs enfants sont partis pour la Syrie et se sont engagés dans
le combat au côté de Daesh, Rachid Bouchareb s’attaque, à la fois avec une
grande retenue et une profonde empathie, à l’un de sujets brûlants de notre
actualité. « J’ai été terriblement
ému par l’amour indéfectible que ces parents portent à leurs enfants ; un
amour qui les rend capables de déplacer des montagnes quels que soient les
risques encourus. C’est vraiment cette force de l’amour qui m’a motivé à faire
ce film
 », a-t-il déclaré lors de sa présentation officielle à Berlin.

Contrairement
au film Les Cowboys de Thomas Bidegain,
le réalisateur français d’origine algérienne, choisit de suivre, sans démesure
pathétique, le long parcours d’une mère (Astrid Whettnall) qui mettra tout en
œuvre pour retrouver sa fille (Pauline Burlet) disparue du jour au lendemain.
En montrant avec un réalisme extrêmement juste le désarroi total et la solitude
effarante de cette mère en détresse, La
Route d’Istanbul
parvient habillement à faire se rejoindre les ponts de
l’émotionnel et du tragique sans jamais en faire trop. Le jeu d’Astrid Whettnall
(très chaleureusement accueillie par le public berlinois) est sans aucun doute
pour beaucoup dans la réussite et l’équilibre de ce film au casting très belge,
et l’on ne peut que souligner l’habileté et la force avec laquelle le cinéaste
parvient à rendre continuellement présente une adolescente pourtant très
absente. Enfin, la conclusion du film n’est que l’avènement d’une nouvelle
histoire, ce qui laisse le sujet ouvert sur d’autres perspectives.

I
Olga Henarova
 : du noir et blanc pour un personnage
aussi sombre que complexe

Olga
est une jeune femme complexe, déséquilibrée, tourmentée. Quel que soit le lieu
où elle évolue, son malaise est palpable. Ce film tchèque (coproduit avec la
Pologne, la Slovaquie et la France), inspiré de faits réels remontant à 1973,
nécessite que la lecture de son synopsis soit évitée afin d’éviter toute
frustration.

Digne
d’intérêt par l’intrigante complexité du personnage que campe admirablement
Michalina Olszanska, ce film en noir et blanc à l’esthétique très épurée, a la
froide intelligence de ne pas s’embourber dans d’inutiles méandres
psychologiques. En se focalisant sur l’attitude troublante et les comportements
singuliers de son héroïne qui, cigarette au bec, allure garçonne et épaules
rentrées, donne la franche impression d’être insensible à tout, les
réalisateurs tchèques Tomas Weinreb et Petr Kazda ont opéré un choix judicieux
qui n’enlève rien à la substance romanesque d’une femme tristement célèbre.

The
Ones Below
de David Farr : plus en- dessous
qu’au-dessus

Deux
couples, voisins du même immeuble, attendent un bébé. Deux mères, deux manières
d’appréhender la naissance de l’enfant à venir. Un soir, c’est l’accident.

Ce
film au scénario prévisible qui, par certains côtés, se veut hitchcockien,
n’est pas parvenu à nous convaincre en dépit de la jolie prestation de Clémence
Poesy.

Time
was endless
de Sérgio Andrade et Fabio Baldo : un
film qui porte bien son titre

Errance
d’un indien indigène au cœur de la ville de Manaus (Brésil) en quête d’identité
culturelle et sexuelle, ce film de 85 minutes (l’un des plus courts que nous
ayons vus) nous a semblé interminable.

(Christie
Huysmans)