Drame familial
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OPAL DREAM

Peter Cattaneo (GB 2005 - distributeur : Cinéart)

Sapphire Boyce, Jacqueline McKenzie, Vince Colosimo, Christian Byers

86 min.
26 juillet 2006
OPAL DREAM

Si vous avez gardé, de votre enfance, un souvenir vif du plaisir pris à galopiner sur les chemins de l’imaginaire avec pour compagnons de route Alice et Mister White Rabbit, si vous avez été touché par la grâce de la jeune héroïne de « A taste of tea » (de Katsuhito Ishii) et de son double fantasmé, vous serez séduit par la poésie de ce joli film.

Il raconte, avec simplicité et chaleur, l’histoire d’une famille qui, confrontée à une question grave : comment être et agir vis-à-vis d’un enfant qui ne correspond pas aux standards de la normalité , puise sa réponse dans une attitude aimante et compréhensive.

La bizarrerie de Kellyanne est d’avoir deux amis imaginaires Poggy et Dingam.(*).
Ceux-ci ne sont pas des créatures aux diktats malfaisants comme ceux du lapin géant de « Donnie Darko »( Richard Kerry). Ils sont le fruit d’une sensibilité et d’une force d’imagination excessives en lesquelles peuvent être discernés les lactescents reflets de l’opiniâtreté avec laquelle le père de Kellyanne poursuit son rêve de trouver le filon d’opale qui assurera aux siens un confortable bien- être.

Le charme indéniable de ce film réside dans la délicatesse de l’interprétation des enfants.
A la fragilité de Kellyanne correspond la tendresse d’un frère décidé à entrer dans le fantasme de sa sœur si ce coup de pied à la réalité est nécessaire à sa guérison.

Les paysages âpres de l’outback australien rappellent par les couleurs et la matière rugueuse et poussiéreuse qui les dessinent ceux de l’énigmatique « Holy Smoke » de Jane Campion.

L’entrain du film, sa croyance en l’existence d’une solidarité possible entre les hommes, son humour qui aère les moments de gravité, rappellent le ton et la tonicité du premier long métrage de Peter Catteano « Full Monty. »

Son propos, porteur d’espoir par le regard amical qu’il pose sur l’être humain, en vient à faire oublier la rumeur, qui court depuis la parution au XIXème siècle du roman de Walter Scott « Anne de Geirstein », selon laquelle l’opale porte malheur.
Dorénavant cette pierre semi précieuse sera celle qui assure protection aux âmes rêveuses et
graciles. (m.c.a)

(*) le livre de l’anglais Ben Rice, dont est tiré le film, est un délicat vade mecum de la richesse souvent désarçonnante du monde enfantin.