Comedie psychologique
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O MY GOD - HYSTERIA

Tanya Wexler (GB 2011)

Maggie Gyllenhaal, Felicity Jones, Rupert Everett, Hugh Dancy, Jonathan Pryce

99 min.
22 février 2012
O MY GOD - HYSTERIA

Orgasme, orgasme quand tu nous tiens, nous allons bien.

C’est du moins ce que suppose le docteur Dalrymple lorsqu’il reçoit, en son cabinet londonien dans les années 1880, les nombreuses et corsetées clientes qu’il soigne pour des bouffées d’irritabilité, crises de larmes et coups de blues inexpliqués.

15 ans avant « Les études sur l’hystérie » de Sigmund Freud, il a mis au point, pour apaiser les plaintes de ces dames, une technique quasi infaillible qui ferait rougir, si elle leur était connue, les diacres de Westminster.

Geste de soulagement qu’il souhaite partager avec son assistant, le docteur Granville. Qui deviendra l’inventeur-bienfaiteur d’un objet dont la cinéaste hypothétise, en une des rares scènes humoristiques du flm, la finalité pratique et royale (Queen Victoria en est fan) : le vibromaseur ou godemiché électrique.

« Hysteria » n’a rien d’une œuvre sulfureuse. Au contraire, cette comédie poussive et bien pensante, par sa mise en scène poussiéreuse et sa narration-cliché qui donne au spectateur toujours 3 minutes d’avance sur le déroulement de l’intrigue, contribue à l’impression de ringardise et de monotonie dans laquelle s’enlise vite le spectateur.

Qui se demande ce qu’il est venu faire dans cette galère où les acteurs peinent à trouver leur point G.

Insérée, comme une bûche entre deux chenets - une Felicity Jones et un Hugh Dancy dont les efforts semblent moins portés sur les soucis d’une juste interprétation que sur la détermination de copier les plus désagréables grimaces d’Ann Hathaway et Hugh _Grant - Magge Gyllenhall.

En jeune femme excentrique, philanthrope et dont le souci d’émancipation annonce le mouvement des suffragettes du début du XXème siècle, est la seule à briser la glace d’un discours très masculin sur une maladie considérée à l’époque comme exclusivement féminine (*)

En osant avancer, crime de lèse-virilité à l’époque, l’idée que les femmes ne sont hystériques que « parce que leur mari ne s’intéresse pas à elle, ou pas assez souvent ».

Le combat pour la libre circulation des "Jolly molly" n’est pas encore gagnée.

Devenus des outils de la liberté sexuelle des femmes ou de simples opportunités à se faire du bien, ils sont, en Angleterre, en vente libre dans les pharmacies et centres commerciaux.

En France ils sont devenus des "sex toys customisés" (merci Nathalie Rykiel), mais aux Etats-Unis, dans certains états (Alabama, Georgie, Louisiane, Texas...) ils sont toujours considérés comme illégaux.

Faisant de la "Bible Belt" (**) la plus légaliste des ceintures de chasteté. (mca)

(*) n’oublions pas qu’il a fallu attendre 1952 (!) pour que l’hystérie soit rayée de la liste des maladies dont on n’était soulagé, dans les cas sévères, que par l’internement et/ou l’hystérectomie.

(**) zone géographique des USA dans laquelle se concentre le plus grand nombre de chrétiens fondamentalistes et de partisans du sectaire Tea Party