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NO RESERVATIONS ou LE GOÛT DE LA VIE

Scott Hicks (USA 2007 - distributeur : Warner Bros)

Catherine Zeta-Jones, Aaron Eeckhart, Abigail Breslin

104 min.
5 septembre 2007
NO RESERVATIONS ou LE GOÛT DE LA VIE

Elle (Catherine Zeta-Jones) a beau faire de son mieux. Elle n’arrive pas à la cheville de son rival en toque : « Ratatouille ».

Parce qu’il lui manque ce qui fait d’un plat même banal un mets exquis : la saveur.

Kate travaille dans un restaurant *** à New York. Elle y règne en maîtresse (de quoi compenser la vacuité de sa vie amoureuse) dans les cuisines. Sa vie s’incurve le jour où elle doit prendre en charge sa nièce. L’arrivée d’un nouveau et accorte sous-chef, Nick, aidera au dégel de la belle.

« No reservations » se veut le calque américain d’un film allemand hyper primé (*) "Bella Martha" de Sandra Nettelbelck. N’ayant ni le charme, ni l’intérêt de son modèle, il pose la question ouverte du pourquoi refaire, dans des studios US ce qui a une européenne « touch » (**).

Parmi les réponses possibles, délaissons celle du manque d’imagination, de l’intérêt financier ou de l’attrait pour un scénario « exotique » pour se concentrer sur celle, plus complexe, d’une certain esprit qui règne outre-Atlantique : coloniser et acculturer les produits étrangers pour leur donner l’aspect aseptisé et ronronnant qu’attend le marché de la mondialisation.

Si l’histoire est restée la même, le ton avec lequel elle est contée a changé. Moins rafraîchissant, il
s’alourdit d’une volonté de séduire à tout prix qui squatte la spontanéité des acteurs.

Là où l’allemande Martina Gedeck et l’italien Sergio Castellitto étaient naturellement attachants, Zeta-Jones et Eeckhart sont dans le classicisme de la comédie à la Warner Bros : superficialité et eau de rose. Ils jouent plus qu’ils n’habitent leurs personnages et gomment donc le lien direct du spectateur avec Kate et Nick, au profit d’un relation qui, parce que moins personelle, donne l’impression d’avoir déjà été vue moultes fois.

Un tiers mélo, un tiers sucré, un tiers romantique, « No reservations » ne réserve aucune surprise. Même la jeune Abigail Breslin, la candidate au titre de Miss Sunshine dans le réjouissant film de Jonathan Dayton et Valérie Faris, semble être passée au moule dégraisseur d’Hollywood en perdant les kilos qui la rendaient atypiquement sympathique.

Produit light, « Le goût de la vie » n’aiguise ni ne rassasie la curiosité ou l’appétit. Il donne juste l’envie, pour le dessert, de changer de crémerie. Et d’aller par exemple trouver à boire et à manger devant les belles toiles de Jordaens au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles. (m.c.a) 

 
(*) 13 prix dont en 2002 le Grand Prix du Festival d’Amour de Mons en en 2003 le Goya du meilleur film européen.
(**) « A bout de souffle » devient « Breathless » de Jim Mc Bride, « 3 hommes et un couffin » « Three men and a baby » de Leonard Nimoy, « La cage aux folles » « The birdcage » de Mike Nichols qu’on a connu, comme Scott Hicks ( « Shine », « Snow falling on cedars » ) plus inspirés.