Isaach de Bankolé, Vincent Macaigne, Babetida Sadjo
Denis Mukwege, médecin congolais et futur prix Nobel de la paix, soigne au péril de sa vie des femmes victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo. Dans ce combat quotidien, la rencontre avec le chirurgien belge Guy Cadière va lui apporter un soutien décisif et va relancer son engagement.
C’est un de ces films qui ne nécessitent que peu de mots : peu de mots pour ressentir des émotions, peu de mots pour vous en parler et vous inciter à aller le voir en salle.
Muganga, celui qui soigne, s’empare d’un sujet difficile, les violences sexuelles commises en RDC. Loin d’être des faits isolés, ces violences prennent place dans le contexte d’un conflit prolongé où le viol est régulièrement utilisé comme une arme par des groupes armés et, parfois, par des soldats des forces régulières. On documente des dizaines de milliers de cas de violences sexuelles liées à ce conflit.
La réalisatrice, Marie-Hélène Roux, s’engage avec son film à mettre en lumière cette réalité, avec une grande humanité. Une réalité dont peu de personnes parlent réellement. La crise qui a lieu au RDC est sous-médiatisée et très méconnue. Et la situation des femmes dans le pays est très rarement évoquée.
C’est à ça que sert le film : pas seulement faire le portrait d’un homme illustre mais surtout montrer ce qu’il se passe pour des dizaines de milliers de femmes en République démocratique du Congo.
Muganga, celui qui soigne est un film important, qui peut bousculer les spectatrices et spectateurs sensibles aux violences sexuelles. Mais ces images, parfois dures, sont essentielles. Cette violence montrée est indispensable. Elle est là pour faire réagir, pour émouvoir et révolter.
Flore Mouchet