Natalie Portman, Dustin Hoffman
Comment appeler un film à l’intérêt (très) limité dans lequel jouent un acteur qui fut bon et une jeune femme réputée pour son intelligence ?
Un miroir aux alouettes ? Une farce et attrape ? Un trompe l’œil ? Un besoin d’argent ? Une récréation ?
Monsieur Magorium (243 ans au compteur de la fiction et que Dustin Hoffman, en raison d’un éclairage peu flatteur, donne l’impression d’avoir en réalité…) tient, avec son unique employée, un magasin de jouets magiques.
Idéale antithèse de Leland Gaunt, le personnage de Stephen King qui dans "Bazaar" (*) vend du cauchemar, Magorium est spécialisé dans l’offre du rêve.
Entre ce Mathusalem souvent ridicule et sa jeune collaboratrice c’est le malentendu. Il souhaite lui confier la gestion de la boutique, elle se croit incapable de lui succéder.
Autour de ce thème mincissime que Zach Helm va napper de sucre d’orge et de barbe à papa, le film essaie d’aborder des questions plus graves : la mort, le respect de l’autre, le dépassement de soi.
Bref de ces sujets « tarte-à-la-crème-du-bien-penser » qui obligent le spectateur, s’il ne veut pas avoir une indigestion, à se souvenir qu’un jour, lui aussi, a eu 10 ans.
Et qu’il y a des films à voir sans cynisme sous peine de leur enlever leur ipséité.
En route donc pour le féérique, le candide, le merveilleux. Distribués à la louche.
Dans ce registre, on préfère le regard de Michel Gondry qui sait, comme personne, donner au loufoque son pesant de charme et de malice. (m.c.a)
(*) Porté à l’écran par Frazer Heston sous le titre de "Needful things" avec dans le rôle titre Max von Sydow.