Iago Xavier, Nataly Rocha, Fábio Assunção…
Heraldo (Iago Xavier) et Jorge (Renan Capivara) sont frères et travaillent tous deux pour une dealeuse nommée Bambina. Mais Heraldo rêve de quitter le Ceará pour repartir de zéro à São Paulo. Pour cela, il doit d’abord effectuer un dernier casse avec son frère, au profit de Bambina. Malheureusement, piégé par une prostituée qui l’attire au Motel Destino, Heraldo se retrouve enfermé dans une chambre. Il arrive trop tard sur les lieux du casse, où Jorge trouve la mort.
Craignant d’être à son tour exécuté par les hommes de main de Bambina, Heraldo implore la tenancière du motel, Dayana (Nataly Rocha), de lui offrir un refuge. Son mari, Elias (Fábio Assunção), accepte, en échange de divers services.
Si Motel Destino a valu à Karim Aïnouz une sélection à Cannes, ce n’est sans doute pas pour la solidité de son scénario, assez mince. La bande-annonce laissait espérer un thriller érotique tendu, mais le film s’essouffle rapidement, et la tension attendue n’apparaît que par intermittence.
En revanche, son esthétique retient l’attention. La bande-son — mêlant musique électronique et respirations haletantes — participe à créer une atmosphère sensuelle et oppressante. Les nombreux plans aux couleurs saturées rappellent l’univers visuel de Nicolas Winding Refn (Only God Forgives, 2013 ; The Neon Demon, 2016) ou encore celui de Dario Argento (Suspiria, 1977). Par le travail du son et de l’image, Aïnouz parvient à transmettre la chaleur étouffante du lieu et l’angoisse vécue par Heraldo. Les corps nus et transpirants des acteurs principaux contribuent à cette sensation, pour le plus grand plaisir — esthétique — des yeux.
Astrid De Munter