MIELE

Miele, Irene son vrai nom, a la trentaine et est timide
et taciturne. Sa vocation est d’accompagner les souffrants, les malades dont la
dignité humaine est désormais un lointain souvenir, qui se dirigent vers la
mort.

Un ‘ange de la mort’ qui mène une vie coupée du reste du monde. Isolée dans une
petite habitation près de la mer, elle agresse la vie quand elle nage ou roule à
vélo et entretient une relation amoureuse sans aucun intérêt ni avenir.

Mais tout change quand elle rencontre Monsieur Grimaldi, un ingénieur charmant
et cultivé qui demande son aide simplement car il n’a plus aucun intérêt dans
la vie. Irene doute. Les convictions de Grimaldi font rapidement vaciller ses certitudes.

Irene/Miele est aigrie mais capable de faire
preuve de tendresse, elle a toujours considéré sa mission comme un engagement humanitaire
et maintenant, face à la souffrance de l’ennui, à l’absence de tout désir, pour
la toute première fois, Miele refuse d’être une assassine.

Valeria Golino, dans son premier long-métrage après
le court métrage ‘Armandino e il Madre’, montre toute sa grâce à travers un
film courageux.

Miele est un film actuel qui ne tombe pas dans le piège de la prise de
position antireligieuse ou dans le débat politique pourtant très fort en
Italie.

Il s’agit ici d’un film plein de sensibilité,
propre, sans fioritures, accompagné d’une bande-son à la hauteur des sentiments
qu’il décrit.

Valeria Golino redéfinit le personnage d’une femme (qui
a toujours existé dans les traditions populaires en Italie, voir l’Accabadora
en Sardaigne), symbole de la vie par excellence, en lui donnant la tâche d’accompagner
vers la mort.

En restant toujours sur le pas de la porte, et sur
la pointe des pieds, elle veille et soulage la souffrance qui conduit
naturellement l’homme vers la fin de son existence.

( Lucia )