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METEORA

Spiros Stathoulopoulos

Theo Alexander, Tamila Koulieva

81 min.
16 octobre 2013
METEORA

Au cœur de la
Grèce, dans la région des Météores, trônent de majestueuses colonnes de grès
vieilles de millions d’années. Erigés au
sommet de ces piliers naturels, comme suspendus entre ciel et terre, deux
monastères se font face. L’un accueille
des moines, l’autre des soeurs. Le jeune
moine Theodoros et la nonne Urania ont voué leur existence à Dieu selon les
exigences de la religion orthodoxe, mais une attirance grandissante les pousse
l’un vers l’autre. Commence alors pour
ces funambules de la prière une lutte entre le respect de leur dévotion et leur
appétence naturelle. Se retrouvant au
pied de l’Arbre de Vie, ces Adam et Eve modernes mettront à l’épreuve les
anfractuosités de leur foi et glisseront petit à petit vers l’exploration des
abysses charnels. Aucune provocation sexuelle
gratuite ne vient toutefois engluer cette passion quasi silencieuse.

 

Meteora * fait partie de ces
films qui détiennent un petit quelque chose de remarquable et auxquels, dans le
même temps, il manque pleins de petits riens pour être suffisamment
remarqués. 

 

Évoluant à un
rythme lent mais saccadé, Meteora se décline sur une musique en harmonie
avec son sujet mais accuse malheureusement un défaut de fluidité dans
l’enchaînement de ses plans-séquences, ce qui donne parfois l’impression que
les scènes ont été juxtaposées plus que montées. Cette impression se renforce d’autant plus
que le film est entrecoupé par des icônes animées visant d’une part à traduire
les pensées et sentiments des protagonistes et d’autre part à convoquer les
mythes grecs ou bibliques. 

 

L’attrait de ce
film contemplatif réside principalement dans la beauté de ses paysages :
poudrés de brumes, ces monolithes, issus de la nuit des temps, semblent être
sortis de terre pour s’élever vers l’Olympe et inviter les hommes à la fuite
terrestre. Doté d’une recherche
symbolique certaine, Meteora offre un terreau réflexif qui n’est guère
dénué d’intérêt mais qui pèche par un manque de puissance et de tension
dramatique. Spiros Stathoulopoulos
expose son sujet plus qu’il ne le creuse. 
Il est à l’image de ce jardinier qui répand un humus riche en germes sur
une parcelle fertile mais qui, bien que méritant, ne parvient pas à faire de
son bout de terrain une terre réellement gravide. 

 

( Christie Huysmans )

 

* Meteora signifie
en grec « suspendu, flottant ».

 Meteora
n’est que le deuxième long métrage de Spiros Stathoulopoulos et a été présenté en compétition officielle
au festival de Berlin en en 2012. PVC-1, premier film de ce réalisateur
greco-colombien, tourné en un seul plan séquence, mettait en scène la course
contre la montre d’une femme tentant d’enlever un explosif accroché autour de
son cou. Spiros Stathoulopoulos fait en tous cas
montre d’une belle volonté d’auteur.