Comédie stylée
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MEN & CHICKEN

Anders-Thomas Jensen

Mads Mikkelsen, David Dencik, Soren Malling, Nikolaj Lie Kaas, Nicolas Bro

104 min.
20 avril 2016
MEN & CHICKEN

FR-BE" lang="FR-BE">Après dix ans d’absence derrière la caméra, le réalisateur danois à qui
l’on doit entre autres Adam’s Appels
en 2005 et Les Bouchers Verts en 2003 ,
revient avec Men & Chicken .
Présenté comme une comédie noire, le quatrième long-métrage d’Anders-Thomas
Jensen est pourtant plus proche de la fable burlesque qui, s’il n’a pas été
découvert dans le cadre du Bifff (le Festival du Film Fantastique de Bruxelles),
porte plus à sourire qu’à rire aux éclats. Moins cynique et beaucoup moins caustique
que les deux films précités, Men &
Chicken
est, de l’aveu du réalisateur, tout simplement l’histoire de cinq frères
amenés à se retrouver. FR-BE" lang="FR-BE">

FR-BE" lang="FR-BE">Tout commence avec Elias et Gabriel. Au décès de leur père, ils
apprennent qu’ils ont été adoptés et ne sont que demi-frères. Une nouvelle qui
ne surprend guère Gabriel qui depuis bien longtemps se demandait ce qu’il
pouvait avoir en commun avec un homme qui ne peut s’empêcher d’exprimer sa
virilité à tout-va. Leur géniteur, Evelia Thanatos - un nom et un prénom qui en
dit long sur son angélisme - est un généticien qui, après avoir été mis au ban
de la profession, a trouvé refuge sur l’île d’Ork, une infime portion de terre,
éloignée de toute civilisation et quasi désertée. Bien que leur relation soit
houleuse, ils décident de faire le voyage ensemble et d’aller à la rencontre de
ce génie de père. D’île paradisiaque, il ne sera point question car tout y suinte
la désolation et l’humour des quelques âmes qui y vivotent encore est pour le
moins rudimentaire, prévient le maire. D’accueil chaleureux et fraternel, il ne
sera point non plus de mise car la grande baraque de l’énigmatique
apprenti-sorcier, envahie de bestioles en tous genres, tombe littéralement en
ruine, et est habitée par trois énergumènes, plus tarés les uns que les autres qui,
en guise de bienvenue, balancent à la tête de leurs visiteurs autant de noms
d’oiseaux que d’animaux empaillés.

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FR-BE" lang="FR-BE">Anders-Thomas Jensen n’a certes pas son pareil pour façonner des
personnages dégénérés (campés avec brio par le gratin danois) qui redoublent
d’inventivité pour se tirer dans les pattes. Le cadre quasi hors temps qu’il
s’est fixé pour raconter cette histoire familiale peu ordinaire a également de
quoi séduire. Par contre, sur le fond, le cinéaste offre une sorte de pièce-montée
pour le moins farfelue, à défaut d’être vraiment déjantée, dont le scénario
tient, sans subtilité, en équilibre précaire. En canardant tous azimuts le
« miracle » déviant de la génétique, le déterminisme social, la
pulsion instinctive, la force de l’acquis familial, les conséquences d’une
absence d’éducation digne de ce nom, les différences et les points communs qui créent,
unissent ou désunissent une fratrie… Anders-Thomas Jensen nous amène certes à
nous interroger sur ce qui fonde notre humanité autant que notre animalité mais
il donne l’impression d’agir comme un chasseur jouant au tir aux clays ,
et nous sert, au final un film certes génétiquement modifié mais qui a la
saveur d’un poulet bien trop tartiné de crème et de confiture. FR-BE" lang="FR-BE">


FR-BE" lang="FR-BE">(Christie Huysmans)

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