MEISJES

La vieillesse, c’est quand on commence à dire : jamais je ne me suis senti aussi jeune.
[Jules Renard]
 
Geoffrey Enthoven, avec un scénario de Chris Craps et Jean-Claude Van Rijckeghem (auteur du remarqué Aanreijding in Moscou), aborde la vieillesse avec beaucoup d’humour, de sensibilité et d’émotion. La bande annonce ne laissait pas présager un film si touchant.
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Lorsque Claire, perd son mari, elle réalise que la vie passe vite et que la sienne aussi sera bientôt finie. Elle va tenter de revivre ses rêves de jeunesse en relancer le groupe, « the Sisters of Love », qu’elle formait avec ses deux acolytes de toujours : Lutgarde (Lut Tomsin) et Magda (Lea Couzin Luyckx). Et, elle va tenter, par la même occasion, de se réconcilier avec un fils qu’elle avait du mal à aimer : Sid, le vilain petit canard de la famille, qui préférait gratter les cordes de sa guitare plutôt que de collectionner les bonnes notes à l’école comme son frère. Elle l’engage comme manager du groupe. Les dissensions entre les vieilles dames pour qui Jacques Brel est « dieu » et Sid qui chante du rap parfois vulgaire ne se fait pas attendre. Mais les vieilles dames ne sont pas si rétrogrades que ça et en mettant de l’eau dans son vin, chacun apprend de l’autre.
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Le film est partagé entre des moments de grande émotion et des moments franchement drôles - n’évitant pas les stéréotypes, parce que c’est justement ça qui fait rire - où les dames doivent balancer des hanches de manière sexy, retenir les pas des chorégraphies sur une musique riche en bpm (battements par minutes), adapter des chansons qu’elles ont tant aimées à un flow R&B. C’est un clash de génération rythmique.
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Bien sûr, il y a les changements physique : les rides, les cheveux gris, le fait de ne pas se reconnaître, … comme le dit Claire, interprétée par une Marilou Mermans toute en finesse : « sous cette vieille peau, je suis encore une jeune fille ». Et puis il y a ce qui est plus difficile à accepter, les défaillances du corps et de l’esprit qui rappellent sans cesse la finitude, le caractère fragile et éphémère de l’existence.
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Mais Meisjes va plus loin. Et nous fait découvrir avec émotion une vieillesse mal connue, qui ne signifie pas qu’on a perdu l’envie de plaire, d’éprouver du désir, de voir encore un avenir quand on se regarde dans le miroir. Et, même quand le corps ne répond plus, il reste toujours le refuge dans la poursuite d’un rêve.
(Hélène Briffeuil)

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