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MEDIANERAS

Gustavo Taretto (Argentine 2011)

Pilar Lopez de Ayala, Javier Drolas

95 min.
14 décembre 2011
MEDIANERAS

Quelles sont, dans une ville de 3 millions d’habitants, les chances de rencontre amoureuse entre un garçon et une fille ?

Improbables mais pas inexistantes. La preuve celle de Martin et de Mariana qui, après avoir vécu dans la même rue sans se remarquer, finiront par abandonner solitudes et phobies pour tenter, ensemble, un bout de chemin.

Il y a plusieurs bonnes idée dans "Medianeras" .

D’abord, utiliser l’architecture multiforme et polychrome d’une grande capitale, en l’occurrence Buenos Aires, comme support à l’isolement de ses habitants voués à se croiser sans se connaître, à se fréquenter sans se porter un réel intérêt, à vivre, atones, les uns à côté des autres sans joie ni tristesse.

Ensuite, oser un humour, une ironie, voire un cynisme qui tout en tenant à distance la grisaille des villes en soulignent la constante oppression.

Enfin, poser un regard lucide sur les incapacités, petites et grandes peurs qui empêchent d’aller à la rencontre de l’autre - l’un des personnages rappelle « Thomas est amoureux » de notre compatriote Pierre-Paul Renders.

Dommage néanmoins que le film soit accompagné (infesté ?) d’une voix off transformant le spectateur en enfant incapable de comprendre la fable urbaine qui lui est contée sans que chaque i n’ait vu leur point doctement et didactiquement expliqué.

Avant d’être un long métrage, « Medianeras » fut un court métrage aussi attachant que percutant.

Était-il nécessaire que la force, l’intelligence et l’esthétisme de celui-ci soient, au risque de les diluer, étirés sur plus de 95 minutes ?

Pour Henri Bergson « Il y a toujours en tout du mouvement pour aller plus loin » (*)

Plus loin sans doute mais pas nécessairement plus profondément. (mca)

(*) « L’évolution créatrice » édité aux PUF