Comédie sentimentale
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Coup de coeurMARYLIN HOTCHKISS BALLROOM DANCING & CHARM SCHOOL

Randall Miller (USA 2005 - distributeur : Vivio Film Distributie)

Robert Carlyle, John Goodman, Marisa Tomei, Mary Steenburgen

103 min.
10 mai 2006
MARYLIN HOTCHKISS BALLROOM DANCING & CHARM SCHOOL

L’amour, on le sait, donne des ailes.
L’amour, et le cinéma après l’avoir suggéré dans « Je ne suis pas là pour être aimé » le ré-affirme avec une chaleureuse douceur, dans « Marilyn Hotchkiss », peut aussi donner envie de danser. « Un désir fou de danser » comme le précise Elie Wiesel dans son dernier livre (ed. le Seuil)

John (un épatant Robert Carlyle) soutient, dans ses derniers instants de vie, Steve, gravement blessé lors d’un accident de la route (un formidablement émouvant John Goodman).
Pour respecter la promesse qu’il lui a faite in articulo mortis, John va se rendre au cours de danse de l’école Marilyn Hotchkiss et trouver, dans ses cours à la fois ritualisés et colorés, un apaisement et un goût de la vie qu’il avait perdus depuis le décès de son épouse.

Plus que dans les prises et écoutes de paroles de son groupe de travail thérapeutique pour veufs, c’est dans les pas de Cha-Cha-Cha et de Quick Step qu’il va apprendre à se replacer au cœur des choses, à se réinventer une capacité à être heureux.

Film sentimental sûrement mais surtout film sur le courage qu’il faut pour se reconstruire après un deuil, pour accepter l’idée que la mort est toujours prête à fondre sur les vivants, et que les promesses faites ne seront pas nécessairement tenues.

Ainsi Steve a promis le 5 mai 1965 à Lisa de la retrouver le même jour du même mois de l’année
2005. Le cinéma est friand de ces rendez-vous dont la saveur réside dans leur improbabilité.
Gary Grant et Deborah Kerr dans « An Affair to Remenber », Jack Lemon et Juliet Mills" dans « Avanti » de Billy Wilder.

Sans doute parce que ces promesses détiennent un espoir de confiance qui contrebalance le cours hasardeux de la vie. Steve mourra heureux parce qu’il a cru en sa promesse et que, lorsqu’il se rend compte qu’il ne pourra la tenir, il la déléguera à John.

Cette passation de promesse tient de la passation de vie qui se fera, du moins en son début, presque à l’insu de celui qui la reçoit.

Aider son prochain, respecter ses engagements, admettre que la mort d’un proche ne doit pas ralentir son allant vital sont de ces petites évidences que « Marilyn » nous remet discrètement en mémoire.

Les incarner dans la danse, cette forme d’expression particulièrement relationnelle, est une charmante idée qui en devient même séduisante lorsqu’elle aboutit à un pas de deux entre John et Meredith interprétée par une Marisa Tomei dont la fragilité souriante renvoie à la lumineuse beauté d’Anne Consigny dans le « Je ne suis pas là… » précédemment cité.(m.c.a)