Drame religieux
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MARY

ABEL FERRARA (USA/France/italie 2005 - distributeur : Paradiso Filmed Entertainment)

Juliette Binoche, Forest Whitaker, Matthew Modine

89 min.
21 décembre 2005
MARY

Un film peut-il, comme une activité, être qualifié de primaire ou de secondaire ?

Primaire si son contenu narratif et son agencement esthétique suffisent à capter l’attention du spectateur.
Secondaire si ce dernier, après avoir échoué dans sa tentative de s’intéresser au propos du réalisateur, laisse vagabonder ses idées au gré des images et des paroles qui défilent à l’écran.

« Mary » appartient, à mes yeux, à cette deuxième catégorie et à ce titre il a le mérite d’attirer l’attention sur 3 points intéressants.

Le premier rappelant que sulfureux et religieux sont des genres plus apparentés qu’il n’y paraît à première vue. La filmographie de Ferrara, tout comme celle de Scorsese ou de Pialat en sont de belles illustrations.

Le deuxième évoquant la difficulté pour un acteur de défusionner du rôle qu’il a incarné.
Juilette Binoche - comme son illustre prédécesseur Albert Dieudonné qui n’a pas su se dépêtrer du rôle de Napoléon qu’il a interprété pour Abel Gance (*) (1927 et 1934) et a fini, délirant, dans un asile – marquée par son rôle de Marie Madeleine va, au lieu de rentrer à New York, partir sur les traces de son personnage en Terre Sainte. Attirée par le besoin de descendre spirituellement en elle-même.

Le troisième étant du registre du règlement de comptes proche du western. Et si à travers son film Ferrara s’en prenait directement à Mel Gibson et à ce que sa « The passion of the Christ (2004) » avait d’excessif et de morbide ?.

Ceux que la quête spirituelle (qui à la fois apaise et enfièvre) laisse perplexes trouveront à leur désintérêt un alibi voire un réconfort dans les paroles d’Alain Souchon « Tant d’Angelus, de Kyrie qui résonnent. Et si en plus y a personne ? ». (m.c.a)

(*) et Roger Richebé (1941)