Juste pour passer le temps
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LOVE & OTHER DRUGS

Edward Zwick (USA 2010)

Anne Hathaway, Jake Gillenhaal, Olivier Platt

112 min.
29 décembre 2010
LOVE & OTHER DRUGS

Y a-t-il une raison qui justifie le côté pie de ce film ?

Pie comme ce volatile que l’on qualifie volontiers de plus bavard de son espèce.

Dans « Love … » on ne permet jamais à l’esprit de se reposer, de prendre distance et de réfléchir à ce qui est montré.

Les personnages ont l’air d’être juste-là pour nous noyer sous un flot, un torrent, plus encore un Niagara, de paroles.

De mots de peu de syllabes - pour s’assurer sans doute de leur suivi par un public friand du moindre effort - et qui donnent aux autres spectateurs, ceux pour lesquels un film ce n’est pas seulement des images qui bougent et des lèvres qui s’ouvrent et se ferment, une pénible impression de bruits.

Justes là pour masquer un mélo sans surprise. Dont on connaît la conclusion dès son enclenchement.

Une romance qui pille sans vergogne, se fiant sans doute à l’extrême indulgence des amateurs de produits prémâchés, les « meilleures » idées des grands classiques du genre que sont notamment « Love story » et « Pretty woman ».

Comme dans le premier, Anne Hathaway soucieuse de se la jouer « sexuellement libérée » est atteinte d’une maladie qui, un jour, mettra le couple qu’elle hésite à former à l’épreuve.

Comme dans le second elle a la coiffure bouclée et mousseuse de Julia Roberts - sans en avoir toutefois le charme piquant et gaffeur.

 

Quant à Jack Gillenhaal, dont on regrette que chaque expression soit une grimace plus ou moins douleureuse, il roule en Porsche et est un adepte des déclarations d’amour dans des lieux inattendus.

Bavard comme une pie mais aussi arnaqueur, « Love … » passe à côté d’un sujet en or. Emporté par la volonté (commerciale ?) de ne pas doubler un scénario confortablement balisé par une réflexion plus large sur les lobbies pharmaceutiques et leurs rentables accointances avec le monde médical ?

Quelques thèmes intéressants, comme celui d’un système américain de santé à deux vitesses ou la fascination exercée par la profession de médecin sur une certaine gente féminine, sont effleurés. Gentiment.

On les aurait aimés plus incisifs et moins expédiés à la vitesse d’une corvée qu’il faut accomplir.

Comme si le cinéaste avait craint d’ouvrir une des nombreuses boîtes de Pandore de la modernité soignante et avait dès lors choisi de doper son propos au Xanax plutôt qu’au Viagra.

Le punch du second délaissé au profit de la mollesse ouatée du premier. (mca)