Adaptation d’un livre
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LOVE IN THE TIME OF CHOLERA

Mike Newell (USA 2008 - distributeur : Cinéart)

Giovanna Mezzogiorno, Javier Bardem

139 min.
30 avril 2008
LOVE IN THE TIME OF CHOLERA

On ne sait pas toujours ce qu’on attend d’une rencontre cinématographique. Mais on sait toujours en sortant d’un film si on a trouvé ce qu’on était venu, inconsciemment ou consciemment, y chercher.

Ainsi malgré Mike Newell (« Enchanted avril ») Javier Bardem (« Before night falls ») et Giovanna Mezzogiorno (« Ultimo bacio »), malgré une histoire magnifique - l’amour fou d’un télégraphiste et d’une héritière dans la Colombie de la fin du XIXème siècle - on est perplexe face à cette adaptation d’un roman de Gabriel Garcia Marquez (*), célèbre parce qu’il allie l’inconciliable : l’exigence artistique et l’ambition populaire.

Perplexe mais aussi affamé et assoiffé. Cherchant vainement dans ce film, plus proche du répertoire notarial que du récit passionné, la braise qui couve dans les pages de GGM. 

Ce n’est pas par absence de structure narrative ou manque de moyens scéniques que pèche "Love ..." c’est par défaut d’intensité et de flamboyance.

Là on l’on aurait aimé de l’ampleur, de l’imaginaire, du romanesque, on trouve du rigide, du plat, du retenu.

De l’ennuyeux.

Un peu comme si en partance pour un spectacle de Jan Garbarek - passion et mélancolie combinées - on se retrouvait à une performance convenue, un peu vieillotte et sans réelle profondeur, d’André Rieux.

Ce n’est pas la fin, décidemment trop surjouée dans le registre "Love story au 3ème âge avancé », qui va sauver le film de sa mièvrerie.

Au contraire. C’est pourquoi si votre voisin est plongé dans une somnolence-sanction engendrée par les longueurs de cette réalisation sans sève, ne le réveillez pas.

Vous lui épargnerez un quart d’heure de ridicule. (m.c.a)

 
(*) Comme on était in-convaincu par la mise en images de « Chronique d’une mort annoncée » par Francesco Rosi ou de « Pas de lettre pour le colonel » par Arturo Ripstein.