Déception
1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s)

LES MISERABLES

Tom Hooper

Hugh Jackman, Anne Hathaway, Russell Crowe

157 min.
20 février 2013
LES MISERABLES

Paris, XIXe siècle, Jean Valjean ( Hugh Jackman ), ancien
prisonnier condamné à presque 20 ans de prison pour avoir volé un bout de pain,
passe sa vie à fuir son passé criminel et son geôlier Javert ( Russell Crowe ) afin
de devenir un homme meilleur.

Les Misérables , classique
de Victor Hugo , est avant tout dans le monde anglo-saxon la comédie musicale de Schönberg et Boublib ,
en tournée permanente depuis le début des années 80 : un succès théâtral
incomparable qui se devait, idéologie marketing oblige, d’être théâtralement
adaptée au grand écran.

Les Misérables de Tom Hooper , c’est un concept : 2h37
de chant, pas une seule phrase parlée, du quasi jamais vu pour un public européen pas
très axé comédies (/tragédies) musicales. Le réalisateur est un esthéticien
féroce, et un fin psychologue : ses images sont belles et ses acteurs (enregistrés
sur le tournage, et non en studio) honnêtes et bouleversants. Il reste
cependant que l’artificialité des mouvements chorégraphiés et des chansons perpétuelles (aussi bien
jouées soient-elles), empêche, outre rares exceptions ( le I Dreamed a Dream d’ Anne
Hathaway
aurait dû lui valoir non pas un, mais bien dix Golden Globes !) de
s’identifier à l’histoire ou aux personnages, réduisant le film à une jolie
prouesse technique d’une durée peu raisonnable.

Force est de constater : le film est bien servi par ses
(excellents) acteurs et son (esthète) réalisateur, mais son mode de lecture (peu
adapté au cinéma) pourrait repousser le spectateur européen moyen. Que les
fanatiques des  musicals n’hésitent pas à se jeter dans les salles
(avec, sous le bras, quelques tonneaux de mouchoirs), que les autres s’abstiennent,
et « rêvent un rêve » où Russell Crowe resterait fidèle à son mutisme
traditionnel. 

Aurélie Waeterinckx