LES MISÉRABLES

Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux « Bacqueux » d’expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes.

Avec « Les Misérables », Ladj Ly signe son premier long métrage de fiction qui avait été sélectionné en compétition au Festival de Cannes et avait remporté le Prix du Jury. Le film a par ailleurs été choisi pour représenter la France aux Oscars.

S’inspirant de faits vécus, le réalisateur raconte le quotidien des banlieues en adoptant le point de vue de la BAC (Brigade Anti-Criminalité), en particulier celui de Stéphane qui vient juste de débarquer et qui permet d’adopter dans un premier temps un regard d’observateur. S’inspirant de faits vécus, Ladj Ly évite de tomber dans le manichéisme au nom d’une réalité complexe. Pendant les 40 premières minutes, il s’attache à décrire tranquillement les personnages et la réalité du quartier, puis bascule dans l’action.

Loin des fantasmes, il dresse un portrait brut de cette banlieue, sans recourir aux artifices. Il dramatise une situation qu’il connait bien, donnant à son propos davantage de crédibilité. Tous les types de personnages sont réunis, du gamin au caïd, en passant par les gitans forains et les frères musulmans, personne n’échappe à la représentation.

Si « Les Misérables » constitue un film choc, c’est notamment par cet affrontement final, doté d’une puissance scénaristique ainsi que d’une maitrise du cadrage et du découpage. Il se clôture sur une citation tirée du chef d’œuvre de Victor Hugo, « Les Misérables » dont le titre inspira celui du film : « Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes, il n’y a que de mauvais cultivateurs ».

(Nathalie De Man)