Gérard Lanvin, TChéky Karyo, Daniel Duval
Quelle chance que le ridicule ne tue pas. Sans cela les acteurs seraient tous morts pour avoir interprété à la masse et à la massue la plupart des personnages du dernier film d’Olivier Marchal, cet ancien flic recyclé en cinéaste tourmenté.
Dévidant à la louche ses fantasmes sur les us et coutumes des malfrats en panne de code d’honneur, Olivier Marchal met en scène l’histoire d’Edmond Vidal, membre d’un gang qui sévit à Lyon dans les années 1970.
Histoire outrancière, surlignée, faisant du crépusculaire un must et de la caricature un mot d’ordre, « Les Lyonnais » à force de clichés se perd dans une stéréotypie d’un autre âge.
Qui valide voire exalte les voyous à l’ancienne, romantise la disparition de la pseudo loyauté du milieu, et semble justifier le droit de balancer une balance.
Film d’un cinéaste écorché qui a transformé son expérience de flic en mythologie prisonnière de symboles tragiques et d’une moralité souvent réactionnaire, « Les lyonnais » ennuie.
Parce que même si l’action est rondement menée, elle est démodée - Melville, Coppola, Verneuil ont tellement fait mieux sur le sujet - et sans surprise.
Contrairement à la réalité de ces derniers semaines qui a connu l’arrestation et la mise en examen d’un des conseillers sur « Les Lyonnais », le commissaire Michel Neyret, dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants. (mca)