LES ENFANTS LOUPS

Hana rencontre le futur père de ses deux enfants, Ame et Yuki, à l’université. Son caractère discret et son apparence ténébreuse éveille en elle une curiosité que leur vie ensemble dans une grande ville, à l’abri de l’agitation et protégés par le cocon de leur complicité, leur permettra d’explorer, même si un détail de poids compliquera leur relation : ce jeune homme est en effet issu d’un sang mi-homme mi-loup.

Après la disparition brutale et inattendue de ce dernier, Hana prend ses distances avec la ville pour vivre reculée dans une maison ayant besoin d’être retapée dans un coin tranquille d’un village proche d’une grande forêt, d’une école où les enfants apprendront à tenir secret leurs racines doubles et leur don de métamorphose et d’une communauté qui saura partager et transmettre à Hana une chaleur humaine et une expérience qui lui faciliteront la vie.

Sur 13 années, la vie se déroulera simplement à l’abri des regards, dans les joies et les peines de cette famille pas comme les autres. La spontanéité de Yuki saura éveiller la vie de cette famille écorchée, la voyant se transformer d’une seconde à l’autre en enfant-loup alors que son frère, plus réservé, prendra le temps de trouver ses marques sauvages aux côtés d’autres animaux.

Les Enfants Loups , présenté en avant-première lors du Festival d’Anima à Bruxelles au mois de février 2013 et accessible à un jeune public à partir de six ans, relève d’une simplicité dont il est plaisant d’être témoin.

Le réalisateur, Mamoru Hosoda, a réalisé ce long métrage en animation sur deux années après en avoir conçu le scénario durant un an. Les dessins en 2D, dont de nombreux paysages soigneusement travaillés par Takaaki Yamashita et complétés par des techniques modernes du numérique et de la 3D, ont été réalisés à la main un par un, les animant d’un certain cachet, d’une certaine âme. Tout le talent de ce cinéaste japonais réside dans l’art de faire d’une histoire sans prétention, à la fois récit initiatique et d’aventure, une épopée de vie sachant allier amplitude dramatique et distanciation emplie d’humour. Et d’aborder les grands thèmes de l’amour sentimental et universel, ralliant ainsi petits et grands.

(Ariane Jauniaux)