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Coup de coeurLES EMOTIFS ANONYMES

Jean-Pierre Améris (France 2010)

Isabelle Carré, Lise Lametrie, Lorella Cravotta, Benoît Polvoorde

80 min.
22 décembre 2010
LES EMOTIFS ANONYMES

Benoît et la chocolaterie. Un tandem aussi bizarroïde et inattendu que celui formé par le héros de Roald Dahl, Charlie, et son entreprise.

Benoît et la délicatesse retrouvée après les cabrioles romaines et calamiteuses d’ "Astérix aux jeux olympiques".

Benoît et Isabelle qu’il retrouve pour la deuxième fois, après « Entre tes mains » d’Anne Fontaine, pour reformer avec cette subtile actrice un duo dont le charme fait de ce film une ganache qui se déguste avec gourmandise.

« Les émotifs … » c’est une fable romantique. Délicieuse et attendrissante, sorte de conte de Noël crypté d’où les ennemis extérieurs sont exclus au profit des peurs-paniques et hésitations intérieures qui gâchent la vie tout aussi violemment que le feraient les plus tenaces des teignes.

Jean-René et Angélique ont une passion et une faiblesse communes : le chocolat et l’hyperémotivité. Leur rencontre professionnelle et puis amoureuse parviendra-t-elle à combler le déficit assertif qui leur assure hyperthermie et évanouissements ?

Même si cette question n’en est pas vraiment une tant la réponse est acquise dès leur premier regard, elle permettra durant les 80 minutes du film - minutage qui mérité d’être souligné et félicité à cette époque où trop de réalisations moins jubilatoires prennent tant de quarts d’heure supplémentaires pour nous ennuyer - de soutenir un scénario parfois répétitif et sous-élaboré.

« Les émotifs … » mérite que l’on exhume pour le résumer une expression aussi désuétude et rétro que ses décors, ses costumes, ses références cinématographiques - les comédies américaines des années 1940 - : c’est un film trognon.

Mignon et gentil. Improbable sans doute mais si doux et agréable à regarder.

Un film qui à la fois donne de l’espoir à tous les phobiques du sentiment, casse le caquet des carriéristes de tout poil : il n’est pas nécessaire pour être heureux d’être ambitieux et redonne au chocolat une place de choix dans l’échelle de nos menus plaisirs au quotidien.

« Les émotifs … » a quelque chose du ballotin de pralines que l’on reçoit. On y trouve des idées, des images que l’on aime mais aussi des idées et des images moins réussies, notamment les séquences finales un peu bâclées et une naïveté parfois envahissante.

Peu importe finalement. Ce que la mémoire gardera en empreinte c’est une sensation générale de bien-être et de fugace émoi.

Un bonheur cinématographique qui, comme le suggèrent les prénom et nom du personnage féminin, Angélique Delange, est léger et ... séraphin. (mca)