LES 3 P’TITS COCHONS

Chez Walt Disney ils s’appellent Nif-Nif, Nouf-Nouf et Naf-Naf et se construisent des maisons. De bois, de paille et de pierre. Leur ennemi : un loup.

Chez Patrick Huard, ils s’appellent Mathieu, Christian, Remi, parlent de sexe, rêvent d’infidélité et se demandent si l’amour existe. Leur ennemi : un manque de maturité.

Chez le spectateur, qu’il s’appelle Dupont, Durand ou m.c.a, c’est presque la consternation.

Il paraît que cette histoire, en fait le mot verbiage conviendrait mieux à ce torrent de paroles dont l’accent chanté du Québec n’arrive même pas à gommer la lourdeur - 3 frères au chevet de leur mère inconsciente (good for her ...) évoquent leurs aventures amoureuses - a remporté dans la belle province un succès étourdissant.

Il est vrai que la libido est un sujet porteur et que celle des autres fait souvent rire.

Chez Patrick Huard ce n’est pas comme chez Lelouch « Tout ça pour ça », c’est « Ca et rien que ça ».

De quoi crier à l’asphyxie devant un catalogue de travers masculins aussi diversifié que celui de la Redoute aux changements de saison.

Aussi diversifié mais aussi lassant à consulter. Parce que les situations se répétent, cessent très vite d’être drôles et pertinentes.

Encombrés par leur testostérone (*), ces « cochons » se fantasment en « pourceaux » (**) alors qu’ils ne sont que des « porcelets » incapables de grandir.

Après « Le déclin de l’empire américain » de l’ancêtre Arcand, voici « Le temps de la franchise hormonale » du jeune Huard.

Une intersection entre les deux : des éclairs de lucidité dont l’homme ne sort ni grandi. Ni affaibli.

Juste attendri. Comme on le dirait d’une viande (de porc ?) trop coriace. (m.c.a)

(*) Les héroïnes de « Sex and the city » le sont par leur horloge biologique.
(**) Délivrés de tout engagement envers leur Circée - la magicienne qui, chez Homère - chant X de l’Odyssée - transforme ses prétendants en verrats.