Le Deuxième Acte

On ne l’arrête plus : Quentin Dupieux a présenté hier soir son nouveau film en ouverture du Festival de Cannes. Une belle mise en lumière pour ce réalisateur français aux films singuliers dont la touche Dupieux n’est plus à prouver. Après Yannick en 2023 et Daaaaaali ! en début d’année, il enchaine les scénarios plus loufoques les uns que les autres.
Le Deuxième Acte repose sur un quatuor fort en caractère. Florence (Léa Seydoux) présente à son père (Vincent Lindon) l’homme qu’elle aime David (Louis Garrel). Mais le jeune homme lui n’a pas les mêmes sentiments pour Florence et essaie de la mettre dans les bras de son ami Willy (Raphaël Quenard).
C’est l’occasion de revoir des têtes bien connues des films de Dupieux (Raphäel Quenard vu dans Yannick notamment) mais aussi des acteurs et actrices français emblématiques tels que Léa Seydoux ou Vincent Lindon, qui nous offre une prestation loin des registres dramatiques auxquels il est habitué. Le Deuxième Acte est porté par ses acteurs et par leurs performances, mises en avant par de longs plans-séquences et des dialogues absurdes qui font sou(rire).
Bien-sûr, comme d’habitude avec Quentin Dupieux, l’histoire s’avère être autre chose que celle qu’on pensait voir. On retrouve l’habituelle touche extravagante propre au réalisateur mais le film nous surprend avec une mise en abyme réussie. On peut même y voir un propos sur l’âme humaine et toutes ses singularités parfois incompréhensibles.
Le film joue avec le spectateur et veut le perdre, entre réalité et fiction, ce qu’il parvient à faire (pour le meilleur ou pour le pire). Mais son scénario quelque peu simpliste ne permet pas de laisser une surprise totale quant à certains retournements de situation, que l’on voit arriver de loin.
Si le film nous laisse sur notre fin, de par sa durée dont Dupieux est un habitué, Le Deuxième Acte permet de passer un bon moment de cinéma.

Flore Mouchet