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LA VOIE DE LA JUSTICE

Destin Daniel Cretton

Michael B. Jordan, Jamie Foxx, Brie Larson…

136 min.
22 janvier 2020
LA VOIE DE LA JUSTICE

Fin des années 80. Fraichement diplômé de l’université de Harvard, le jeune Afro-Américain Bryan Stevenson (Michael B. Jordan) décide de s’installer dans le Sud plus hostile, en Alabama plus précisément. Il y débutera une petite entreprise d’aide en justice pour les plus démunis avec le soutien d’une militante locale, Eva Ansley (Brie Larson). Un de ses premiers cas est celui de Walter McMillian (Jamie Fox), condamné en 1987 pour le meurtre d’une jeune fille blanche. Dès les premières analyses de son dossier, Bryan se rend compte que cet homme fut condamné à tort, et qu’il attend dans le couloir de la mort pour un meurtre qu’il n’a point commis. Il lui faudra dans un premier temps convaincre Walter d’accepter son aide et la réouverture de son dossier, avant de s’attaquer au système juridique-même, qui s’avère être des plus pourris et des plus racistes.

Nul besoin de présenter Jamie Fox (Ali 2001, Ray 2004, Miami Vice 2006, Django Unchained 2012 pour n’en citer que quelques-uns), qui ici encore interprète très justement le rôle de ce père de famille incarcéré à tort. Michael B. Jordan quant à lui est une rising star. Il débute dans la première saison de la série The Wire (2002) où il interprète un jeune dealer et enchaîne avec un rôle de jeune joueur de football américain dans la petite ville fictive de Dillon dans la très bonne série américaine, malheureusement un peu méconnue, Friday Night Lights (2006-2011). Il se fera ensuite remarquer par son interprétation d’Adonis Creed dans Creed (2015) et Creed II (2018) mais surtout par son interprétation d’Erik Killmonger dans Black Panther (2018) qui lui valut de nombreuses récompenses. Dans Just Mercy, il se montre très convaincant en tant qu’avocat des causes perdues.

Ce film, inspiré de faits réels et basé sur l’autobiographie de Bryan Stevenson, dépeint de manière assez classique un combat en justice comme nous en avons déjà vu auparavant. La question raciale étant le cœur du sujet, il rappelle de manière assez frappante le très bon A Time to Kill (Joel Schumacher, 1996). Mais bien que le film ne soit pas innovant cinématographiquement, qu’il n’offre pas de cadrages vertigineux, de plans époustouflants ou autres, il frappe par son récit très fort, par le combat de ce jeune avocat qui lutte contre un système bien trop souvent malhonnête et nous rappelle à quel point il est non seulement important de se battre pour nos convictions, mais également de dénoncer les injustices récurrentes dans tous les systèmes, quand bien même se disent-ils démocratiques.

L’ironie suprême de tout ce récit, c’est qu’il se déroule à Monroeville, ville de Harper Lee, écrivaine couronnée du prix Pullitzer en 1961 pour son roman To Kill a Mockingbird. Nul besoin d’en faire un résumé ici…

(Astrid De Munter)