Drame familial
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LA ROUTE D’ISTANBUL

Rachid Bouchareb

Astrid Whettnall, Pauline Burlet, Patricia Ide

92 min.
11 mai 2016
LA ROUTE D'ISTANBUL

Profondément touché
par le sort et l’attitude de ces parents qui, du jour au lendemain, découvrent
que leurs enfants sont partis pour la Syrie et se sont engagés dans le combat
au côté de Daesh, Rachid Bouchareb s’attaque, à la fois avec une grande retenue
et une profonde empathie, à l’un de sujets brûlants de notre actualité. « J’ai été terriblement ému par l’amour
indéfectible que ces parents portent à leurs enfants ; un amour qui les
rend capables de déplacer des montagnes quels que soient les risques encourus.
C’est vraiment cette force de l’amour qui m’a motivé à faire ce film
 »,
a-t-il déclaré lors de sa projection officielle à Berlin dans la catégorie
Panorama.

Contrairement au
film Les Cowboys de Thomas Bidegain,
le réalisateur français d’origine algérienne, choisit de suivre, sans démesure
pathétique, le long parcours d’une mère (Astrid Whettnall) qui mettra tout en
œuvre pour retrouver sa fille (Pauline Burlet) disparue du jour au lendemain. En
montrant avec un réalisme extrêmement juste le désarroi total et la solitude
effarante de cette mère en détresse, La Route d’Istanbul parvient habillement à faire se rejoindre les ponts de
l’émotionnel et du tragique sans jamais en faire trop.

Le jeu d’Astrid
Whettnall (très chaleureusement accueillie par le public berlinois) est sans
aucun doute pour beaucoup dans la réussite et l’équilibre de ce film au casting
très belge, et l’on ne peut que souligner l’habileté et la force avec laquelle
le cinéaste parvient à rendre continuellement présente une adolescente pourtant
très absente.

Enfin, la
conclusion du film n’est que l’avènement d’une nouvelle histoire, ce qui laisse
le sujet ouvert sur d’autres perspectives.

 

( Christie
Huysmans
)