Adaptation d’un livre
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LA PROMESSE DE L’AUBE

Éric Barbier

Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon, Jean-Pierre Darroussin, Finnegan Oldfield, Catherine McCormack

129 min.
20 décembre 2017
LA PROMESSE DE L'AUBE

Adapté du roman éponyme de Romain Gary et réalisé par Éric Barbier, « La Promesse de l’aube » est avant tout une histoire d’amour entre une mère, Mina Owczyńska, et son fils, Roman Kacew devenu Romain Gary, interprétés respectivement par Charlotte Gainsbourg et Pierre Niney. À travers ce récit, on découvre la vie extraordinaire de cet homme qui essaya durant toute sa vie de devenir quelqu’un d’important pour plaire à sa mère, sa plus grande crainte étant qu’elle puisse mourir avant qu’il n’ait pu accomplir tout ce qu’elle attendait de lui.

Classique dans sa mise en scène, on retiendra surtout les interprétations des acteurs qui se complètent à merveille. Charlotte Gainsbourg brille à l’écran par une présence physique extravagante et un accent slave qui frôle la caricature, tandis que Pierre Niney se distingue davantage par une voix-off omniprésente et l’intimité qu’il offre à son personnage.

On pourrait regretter à un moment donné le manque de prise de risques de la part du réalisateur pour adapter cette œuvre, mais on se ravise rapidement. L’histoire de cette femme et de cet homme est déjà si extraordinaire qu’il n’était pas nécessaire de chercher à être original sur la forme. Même s’il est toujours intéressant de voir comment un artiste s’approprie une œuvre qui n’est pas la sienne. En l’occurrence, Éric Barbier soigne sa mise en scène par les décors et les costumes mais aussi par des effets visuels qui traduisent les espoirs de grandeur que nourrit la mère pour son fils. À plusieurs reprises, le visage du petit Roman se superpose à celui des grands hommes. Rien de très subtil en soi, mais cela suffit à nous faire comprendre le poids qui pèse sur les épaules de ce fils qui va chercher tout au long de sa vie à ne jamais décevoir sa mère.

Le cinéaste rend ainsi un bel hommage à l’écrivain et à son œuvre. Ce n’est pas un grand film, mais plutôt une grande histoire qui nous parle de l’amour maternel, cette thématique intemporelle et universelle.

(Nathalie De Man)