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LA FILLE DE SON PERE

Erwan Le Duc

Nahuel Pérez Biscayart, Céleste Brunnquell, Maud Wyler

91 min.
5 juin 2024
LA FILLE DE SON PERE

Etienne a 20 ans et tombe amoureux de Valérie. Très vite, Valérie tombe enceinte et abandonne Etienne et leur fille, Rosa. Des années plus tard, alors que Rosa se prépare à partir loin de son père pour aller étudier la peinture, Valérie réapparait dans leur vie. Vient alors l’heure des bouleversements et des décisions impactantes pour leur trajectoire de vie.
Après son film Perdrix présenté à la Quinzaine du Festival de Cannes en 2019, le cinéaste français Erwan Le Duc a fait son retour lors de la Semaine des Critiques à Cannes l’année passée. Un an plus tard, le film fait irruption dans nos salles belges, avec une recette similaire à celle de son prédécesseur : un mélange de folie et de tendresse.
La Fille de son père propose à première vue une histoire banale, déjà vue. L’abandon d’une mère, la relation père-fille. Partant d’un scénario assez simple, Le Duc nous propose pourtant une œuvre remplie de justesse. Il aborde l’émancipation, la fin de l’insouciance et de l’enfance et l’acceptation d’une vie qui n’est pas celle imaginée ou désirée. Le film est comme un conte moderne où chacun essaie de mettre de côté les déceptions et désillusions pour embrasser la beauté de ce que la vie nous offre. Ces thématiques, que nous avons tous traversées à des degrés et moments divers, sont exécutées avec la touche toute personnelle de son réalisateur.
Le brin de folie qu’insuffle Erwan Le Duc dans ses films fait de La Fille de son père une œuvre particulière et qui se savoure : une mise en scène rythmée et inventive mais aussi des personnages hauts en couleur, dont les dialogues et la répartie sont écrits exquisément. Ils nous font tour à tour sourire ou ressentir de la compassion.
Nahuel Pérez Biscayart qui joue Etienne nous régale dans ce rôle de père attendrissant. Son jeu d’acteur tout en subtilité et en micro-expressions souligne malheureusement quelques faussetés d’interprétation du côté des acteurs adolescents. Céleste Brunnquell qui joue Rosa parvient à nous faire oublier un jeu parfois trop littéral grâce à sa présence magnétique. Le manque de naturel est cependant anecdotique et ne nous empêche pas d’être touché par cette histoire.
Malgré tout, La Fille de son père arrive à nous faire passer un bon moment tout en légèreté, en douceur et en émotion.

Flore Mouchet