LA FILLE AUX NEUF PERRUQUES

Adapté du roman autobiographique de Sophie Van der Stap, Heute bin ich blond, relate le combat de Sophie face à une forme de cancer particulièrement rare et agressive. Étudiante en architecture, Sophie est jeune et belle. De soirée en soirée, de conquête en conquête, Sophie profite de chaque instant de la vie. Mais le diagnostic du médecin l’arrête, momentanément, dans sa course effrénée de la vie.
Momentanément seulement, car Sophie est pleine de vie et d’espoir. Elle ne rechigne pas à se raser le crâne dès la chute des premiers cheveux. Et ne voulant pas avoir l’air malade, Sophie s’apprête quotidiennement et se procure neuf perruques. Neuf perruques qu’elle alternera en fonction de ses humeurs et des circonstances…

Avec ce film, Marc Rothemund met en scène avec humour et sensibilité, mais non pas moins de justesse, une épreuve de la vie que certains (beaucoup) ont dû traverser, de près ou de loin… Au travers de la magnifique Sophie (Lisa Tomaschewsky), nous percevons son combat, ses peurs, ses rêves mais surtout sa manière de vivre. Car, en fin de compte, tout ce qui lui importe, c’est de continuer de vivre, et ce le plus normalement possible. Sa maladie ne l’empêche pas de sortir et de danser, de vouloir attirer le regard des garçons, de tomber amoureuse et de souffrir d’un chagrin d’amour. Ce sont au contraire ces choses-là qui la rattachent à la vie, de la manière la plus simple et tellement humaine. Laissant de côté sa maladie à l’hôpital le temps d’un week-end de folie, Sophie renoue avec la réalité, avec le quotidien de tout un chacun et avec les peines et les joies qui le constituent.

Ode à la jeunesse et ode à la vie, à la fois drôle et triste, ce film, qui n’est en rien larmoyant, touche malgré tout par sa sensibilité.

( Astrid De Munter )