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LA DISPARUE DE DEAUVILLE

Sophie Marceau (France 2007 - distributeur : Benelux Film Distributors)

Sophie Marceau, Christophe Lambert, Robert Hossein

103 min.
20 juin 2007
LA DISPARUE DE DEAUVILLE

Sophie Marceau, depuis son apparition dans le mythiquissime « La boum », a ses défenseurs inconditionnels.

Ceux-ci auront fort à faire pour maintenir leur enthousiasme face à la platitude de cette réalisation d’une actrice aimée, plus qu’estimée, pour son lumineux don de sympathie.

Un policier déprimé enquête sur la disparition du directeur de l’hôtel Normandy. Une jeune femme, sosie d’une star du 7ème art morte depuis plus de trente-cinq ans et qui a été la compagne du disparu, le harcèle.

Cette histoire, un tiers thriller, un tiers fantastique, un tiers romance, est, dans chacune de ses divisions, totalement incrédible. Le thriller manque de rebondissements, le fantastique est grandiloquent et la romance peu convaincante.

Sans plumage, l’oiseau est aussi sans ramage. Les acteurs rivalisent en mauvaiseté de jeu. On ne sait qui mérite la palme du « pire ». Simon Abkarian, pourtant capable du meilleur ( « Yes » de Sally Potter), Robert Hossein qui tente, pathétiquement, de renouer avec les rôles cabossés de ses débuts, Marie-Christine Barrault et Judith Magre cabotinent autant qu’elles cachetonnent.

L’élégance avec laquelle Sophie porte les foulards noués à l’arrière, comme les héroïnes hitchcockiennes (Grâce Kelly, Eva Marie Saint, Doris Day, Tippi Hedren) et les (agréables) focus sur sa silhouette aussi parfaite que dans « Anthony Zimmer » de Jérôme Salle ne suffisent pas à faire d’elle la femme fatale qui aurait pu pimenter cette historiette à la Mary Higgins Clark d’un zeste d’haletante cohérence.

Quant à Christophe Lambert, au nom d’une charité cinématographique, nous nous abstiendrons de qualifier son absence de jeu et de présence.

A défaut de mise en scène, les séquences insignifiantes s’enchaînent les unes aux autres avec l’allant de la série les « Martine » : Sophie dans les couloirs de l’hôtel, Sophie sur un yacht, Sophie dans une auto, Sophie en larmes, Sophie a peur, etc….

Son premier film « Parlez-moi d’amour », après un court métrage « L’aube à l’envers », évoque sa rupture avec Zulawsky. Le second, loin de l’imprimatur biographique des productions débutantes, traite de manipulations et d’hallucinations sur fond d’esthétique alambiquée qui oublie qu’un film pour être "noir" ne doit pas nécessairement sacrifier à l’obscur ou à l’incompréhensible

Souhaitons lui que le troisième soit le reflet de sa beauté. Simple, évident et naturel. (m.c.a)