LA CHAMBRE DES MORTS

En antidote à cette « Chambre des morts », confuse, glauque, malsaine et E.A ( !), se donne encore pour quelques jours l’étrange et magnétique « Du levante » de Roy Andersson.

Pourquoi se refuser de privilégier, dans son escarcelle 7ème art, la part d’histoires rappelant que nous sommes vivants à celles qui accordent une place névrotique à la morbidité ?

Adaptée d’un thriller de Franck Thilliez, « La chambre… » est une chaudrée servie dans des assiettes (très) creuses de genres cinématographiques différents mêlant lourdement le suspense au gore, le gore au psy et le psy à la romance.

A force de vouloir ratisser large, le réalisateur s’emmêle les pinceaux, s’essouffle et fatigue par son parti pris de nier le besoin de lisibilité narrative.

Aucune originalité dans le développement du scénario ou le comportement des personnages, juste une poussive mise à plat d’une ambiance poisseuse dans laquelle s’égare - et c’est dommage - un certain type de films français (« La clef » de Guillaume Nicloux) confondant le thriller et le barbotage boueux.

On est désolé pour Mélanie Laurent de s’être enlisée dans ce rôle de taciturne traumatisée et en la regardant, on se souvient d’elle dans « Je vais bien, ne t’en fais pas ».

On se dit alors de ne pas s’en faire, sa route croisera de nouvelles opportunités à la hauteur de sa luminosité. (m.c.a)