Drame familial
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L’ITALIEN

Andreï Kravchuk (Fédération de Russie 2005 - distributeur : Sony Pictures)

Kolia Spiridonov, Youri Itskiv, Maria Kouznetsova

99 min.
23 mai 2007
L'ITALIEN

Il doit exister, en Russe, une expression proche de notre national « te veel is te veel ». Même si elle est tirée d’un fait divers relaté par le journal Komsomolskaya Pravda , l’histoire de Vanya est tellement grandiloquente qu’elle aboutit à l’effet inverse de son intention. Elle édifie (et parfois ennuie) au lieu de toucher.

Dans une Russie bien éloignée de l’image d’un pays en mutation éthique mise en avant par les politiques de Poutine, Andreï Kravchuk démonte, avec une légèreté éléphantesque, les mécanismes qui pourrissent le système de l’adoption internationale.

Au centre du récit, un petit garçon qui, plutôt que d’accepter l’avenir agréable que lui proposent des candidats adoptants italiens, décide d’apprendre à lire et à affronter les dangers de la rue pour retrouver la mère qui l’a abandonné quelques six années auparavant.

En périphérie à la narration, un festival de trafics en tous genres, de corruptions, d"irresponsabilités soûlographiques qui rendent aux descriptions de Dickens une actualité que l’on espérait obsolète.

La réalité sociale des enfants des rues avait été abordée par Vitali Kanevski dans un documentaire « Nous les enfants du XXème siècle » dont la douleur se dégageait, naturellement, d’un constat qui n’en rajoutait pas à la réalité. Avec « L’Italien » c’est exactement le contraire. La recherche provoquée de l’émotion, le surjeu des acteurs, l’anémie du scénario, faisandent les pertinence et force convaincante de ce premier long métrage.

Ce qui sauve le film de tous les pathos de la manipulation sentimentale (*), c’est le regard et le sourire d’un petit garçon qui, en fin de voyage, retrouve celle qu’il a recherchée aux périls de ses énergies et audaces réunies.

A ce moment là, on oublie l’illustration à la David Copperfield pour une suggestion bien plus prégnante à la Tchékhov. (m.c.a)

(*) celle que Rivette, quand il était critique de cinéma, nommait « abjection ».