Je l’aime bien Kirikou.
« Il est petit mais c’est mon ami. Il n’est pas grand mais il est vaillant ».
Toute la personnalité, faite de charisme et de courage, de ce petit bonhomme noir haut comme 3 pommes est contenu dans ces vers de la chanson qui ouvrait le volet 1 de ses aventures sorti en 1998.
Je ne m’étendrai pas sur la suite de son histoire, quoique la simplicité intelligente de celle-ci et la fluidité des dessins qui la représentent soient tout aussi enchanteurs mais il m’a paru intéressant de revenir sur la polémique que ce petit d’homme a enclenché aux USA.
Kirikou est nu et cette jolie peau d’ébène non stratégiquement couverte d’un pagne à l’endroit idoine choque outre Atlantique.
S’agit-il uniquement d’une manifestation de la pudibonderie hypocrite, voire d’un racisme (*) toujours présent au pays de l’oncle Sam qui accepte de décliner la violence sous toutes ses formes mais refuse de reconnaître et d’accepter que, comme dans le conte d’Andersen, il arrive au Roi d’être nu et noir ?
Ou bien s’agit-il de l’expression voilée d’un inquiétude économique de voir débouler sur les écrans phagocytés par des réalisations « home made » (Walt Dysney, Dreamworks, Pixar…) d’un petit bijou animé dont le graphisme élégant et les propos inventifs et sensibles pourraient ravir nombre de parts de marché ?
Voilà notre Kirikou, l’enjeu bien malgré lui, d’un débat qui rappelle que le cinéma n’est pas qu’un art mais qu’il est aussi une industrie soumise aux lois implacables de la concurrence. (m.c.a)
(*) dont les stéréotypes sont malicieusement décodés par Serge Bilé dans « La légende du sexe surdimensionné des Noirs »