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KING OF DEVIL’S ISLAND

Marius Holst

Stellan Skarsgård, Benjamin Helstad, Kristoffer Joner.

115 min.
21 décembre 2011
KING OF DEVIL'S ISLAND

Au milieu de l’océan, une baleine harponnée plusieurs fois, lacérée va mettre plus d’une heure à mourir !

Premières images, terribles images, le ton est donné !

Ces tristes images ne cessent de tourmenter un jeune mousse délinquant qui menottes aux poings va purger sa peine non pas en prison mais dans un pensionnat. Pas n’importe lequel mais celui surnommé la prison de Bastoy située au sud d’Oslo.

Pour les jeunes délinquants de ce centre de redressement, nul espoir d’évasion : au lieu de les éduquer et de permettre ainsi leur réinsertion, ils sont soumis à un régime brutal, sadique, orchestré par son directeur, un homme qui se veut leur capitaine. Mais c’est un homme faible, lâche, aveuglé par sa foi.

A ses côtés, « le maître », pion depuis 9 ans. Il est veule, sans principe, voit tout, entend tout et régit tout ! Et n’hésite pas à s’offrir les plus faibles en toute liberté sans jamais avoir été dénoncé ! Quelle jouissance que ce pouvoir abusif !

Mais si on punit à Bastoy, si on est envoyé par un froid glacial au milieu de la forêt avec pour toute nourriture du poisson glacé, on ne se révolte pas, on ne parle pas, on regarde, on sait mais on ne dit rien.

Notre mousse surnommé C19, un dur à cuire, ne compte pas s’incruster et fait une tentative d’évasion qui n’aboutira pas. Les représailles seront terribles pour lui et son camarade accusé d’être son complice.

Exploités avec une rare violence, ces jeunes esclaves vont se révolter avec l’espoir fou de retrouver leur liberté.
Un espoir fou mais de courte durée car la répression d’en haut, brutale, disproportionnée sera sans appel !

Inspiré d’une histoire vraie, « King of devil’s Island - Les Révoltés de l’île du diable » du réalisateur norvégien Marius Holst, fait preuve d’une grande maîtrise. Les couleurs grises, froides, glacent nos membres, notre sang. Cette sauvagerie a déjà été démontrée dans d’autres circonstances (on pense notamment au film irlandais « Magdalena Sisters ») mais il est bon de rappeler encore et toujours ce qui s’est passé en janvier 1915 en Norvège.

Ce film est un témoignage de plus sur la maltraitance des jeunes mais c’est aussi un film sur l’amitié, lien si fragile, rayon de soleil sur la banquise…

Le film s’étire quelque peu et il faut s’habituer au rythme assez lent de la plupart des films nordiques.

Anne Goreux