Babette Verbeek , Elsa Houben , Janaina Halloy Fokan , Lucie Laruelle , Samia Hilmi
Jessica, Perla, Julie, Ariane, Naïma. Ces cinq jeunes femmes ont un point commun : elles sont de jeunes mères, hébergées dans une maison maternelle qui les aide dans cette nouvelle vie.
Le film met la lumière, une fois de plus chez les frères Dardenne, sur des personnes invisibilisées ; ici des mères adolescentes issues de milieux précaires. C’est aussi l’occasion pour eux de parler des maisons maternelles, encore assez méconnues. Ces lieux de vie sont un lieu de soutien et d’entraide pour des femmes en situation de vulnérabilité. Ils permettent de soutenir la maternité et accompagnent les mères vers une situation plus stable.
Dans Jeunes mères, les cinq protagonistes, confrontées à des situations sociales et affectives complexes, se battent pour s’en sortir. Pour elles-mêmes, mais surtout pour leur enfant. Et malgré les difficultés, chaque parcours laisse entrevoir une possibilité de sortie vers la lumière.
Les frères Dardenne livrent un film tendre, empreint de pudeur et de lumière. Ils parviennent à faire coexister la douceur et la dureté, à filmer la fragilité sans l’exploiter.
La mise en scène, moins nerveuse que de coutume chez eux, accompagne ces personnages avec une douceur nouvelle. Les mouvements de caméra se font plus fluides, les silences plus éloquents. Les cinéastes apportent là leur œil bienveillant, sans sombrer dans un pathos qui se pourrait si évident.
Jeunes Mères est finalement tout en subtilité, notamment par le traitement des relations entre les protagonistes. L’entraide entre les jeunes mères passe par des gestes simples, presque anodins : un regard, une parole discrète, une présence presque silencieuse. Rien d’ostentatoire, mais suffisamment pour que chacune se sente, un instant, moins seule. Cette solidarité ténue, presque invisible, est pourtant vitale ; elle soutient, elle relie.
C’est cette discrétion qui touche le plus juste.
Flore Mouchet