Les brèves des Festivals

INHEBBEK HEDI

Mohamed Ben Attia

Majd Mastoura, Rym Ben Messaoud, Sabah Bouzouita, Hakim Boumessoudi, Omnia Ben Ghali

88 min.
4 mars 2016
INHEBBEK HEDI

Ours d’Argent du meilleur acteur pour Majd Mastoura dans Inhebbek Hedi de Mohamed Ben Attia

Première production arabe en compétition à la Berlinale depuis vingt ans, le premier long-métrage du tunisien Mohamed Ben Attia, réussit un doublé en remportant l’Ours d’Argent du meilleur acteur mais aussi le Prix du meilleur premier film .

Coproduit par les frères Dardenne, ce film raconte l’histoire d’un jeune homme de 25 ans, commercial chez Peugeot, qui subit sa vie plus qu’il ne la maîtrise.
Sa mère autoritaire et envahissante lui dicte sa conduite et arrange son mariage avec une femme qu’il connaît à peine ; son supérieur hiérarchique lui marche dessus. Mais un coup de foudre amoureux va tout bouleverser et l’amènera à revisiter son existence, et à déverrouiller les portes des prisons dans lesquelles il s’était laissé enfermer. Histoire d’amour et d’émancipation, métaphore sociale d’un pays qui peine encore à humer à pleins poumons le souffle de la liberté de l’après-révolution, Inhebbek Hedi rencontre à la perfection la thématique de la 66ème Berlinale, en mettant en avant le droit au bonheur, le droit à l’amour et le droit de choisir sa vie .

On relèvera également les propos de Dora Bouchoura Fourati, qui soulignait la difficulté de trouver des bailleurs de fonds en Europe pour réaliser ce premier film : « à l’exception des frères Dardenne qui ont immédiatement accepté de s’embarquer dans le projet, la recherche de producteurs européens n’a pas été une mince affaire car aux yeux de beaucoup, le sujet ne s’inscrivait pas suffisamment dans l’actualité brûlante. Même si cela peut paraître naïf, le défi était de pouvoir raconter une histoire d’amour ». Et d’ajouter : « les productions tunisiennes récentes se sont plus intéressées à l’émancipation féminine qu’au désarroi des hommes. Or, la jeune génération masculine a elle aussi vécu un bouleversement, et essaie, de trouver de nouveaux repères. Signe du temps, on notera que dans le cas de Hedi, l’émancipation passera par une femme . »

(Christie Huysmans)