Adaptation d’un livre
1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s)

HOME FOR CHRISTMAS

Bent Hamer

Trond FausaAurvag, Fridtjov Saheim, Reidar Sorensen

81 min.
15 décembre 2010
HOME FOR CHRISTMAS

Est-ce parce que Noël est la fête qui signe l’entrée dans la période de l’année la plus froide et la moins lumineuse que les Occidentaux ont éprouvé le besoin de la réchauffer d’une naissance. Celle d’un rédempteur.

Ou pour les incroyants de contes (*), de chansons (**), de films (***) qu’on aime lire, écouter ou voir pelotonné au coin du feu.

Bent Hamer, en adaptant des nouvelles de son compatriote Levi Henriksen, s’est coulé dans l’esprit à la fois choral et universel de la saison en s’intéressant à des solitaires qui tous, à leur façon, sont des oubliés du bonheur censé rassembler les êtres humains le jour du réveillon.

Un chômeur est abandonné par son épouse, un médecin aide une réfugiée albanaise à mettre au monde un enfant, un vagabond essaie de rentrer chez lui, deux enfants regardent la nuit étoilée … Ces destins vont se croiser et mutuellement s’éclairer.

Si « Home… » est moins proche du burlesque, de la fantaisie poétique auxquels le réalisateur nous a habitués (« Kitchen stories », « Eggs ») il se rapproche néanmoins de ses réalisations précédentes par un souci de capter, touches déjantées incluses, l’intime de la nature humaine.

Cet intime mélancolique et tendre que l’on n’entrouvre qu’à des amis. Et encore seulement à certains moments privilégiés qui amollissent la pudeur et redonnent au mot fraternité son sens d’entraide et de chaleur.

« Home … » est un film parfois touchant, souvent généreux. Mais il est aussi candide, fragile, (trop) lent et gentiment téléphoné.

Car on sait qu’une fois l’émotion de la fête passée, chacun retournera à ses occupations et à ses égoïstes préoccupations.

Rappelant avec un cynisme inconscient qu’il y a dans l’année des occasions cycliques de se montrer « bon » mais qu’elles ne sont que des parenthèses entre amertume et réalités d’un quotidien bien éloignées de l’esprit « christmasien ». Même dopé à l’aurore boréale.

Que ce soit à Skogli, petit ville de Norvège ou à Bruxelles la capitale d’une Europe que ce pays hésite à rejoindre l’image de Noël reste pétrie de charitables intentions.

Celles-ci sont parfois lourdement indigestes. (mca)

(*) Sheryl Crow et son album « Home for christmas »
(**) "Au pied du sapin, contes de Noël" dans la collection Folio à 2 €
(***) "It’s a wonderful life" de Frank Capra, le seul film diffusé par au moins une chaîne télévisée américaine le 25 décembre depuis plus de 55 ans.