Léah Aubert, Médina Diarra, Salma Takaline
Amina, Djeneba et Zineb sont trois copines inséparables. Un jour, Amina poste sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l’agresseur de l’une d’elles. Un acte qui amène à des menaces du principal concerné mais surtout qui a des répercussions sur leur amitié.
Dès sa première scène, HLM Pussy pointe du doigt ; ici le comportement inapproprié de deux garçons face à trois adolescentes qui ne leur ont rien demandé. Sa réalisatrice, Nora El Hourch a beaucoup de choses à dire, cela se sent, et elle parvient à les dire tout en délivrant un ensemble cohérent, émouvant et puissant. Son film, son premier d’ailleurs, lui est très personnel et en tant que femme, on se sent plus que concernée. Plus que ça, cette société qui nous confronte à une violence masculine, aux agressions verbales ou physiques, ne nous est pas inconnue.
HLM Pussy dénonce, certes, mais met également en avant la force et la beauté de l’amitié. Le combat de dénonciation dans lequel se lance Amina n’est pas facile à endosser pour tout le monde. Djeneba et Zineb ont peur des conséquences et à raison. Comme toutes les jeunes filles, les trois amies subissent des rapports de force difficiles à combattre. Difficiles mais pas impossibles, d’autant quand la solidarité féminine vient pousser leurs limites.
Nora El Hourch nous offre une première œuvre faite avec le cœur. La réussite du film vient aussi de ses trois actrices principales : les interprètes d’Amina (Léah Aubert), Djeneba (Médina Diarra) et Zineb (Salma Takaline) délivrent de très bonnes performances. Leurs personnages ont une personnalité propre, unique, qui nous amène à les aimer, mais aussi à avoir de la compassion pour leur situation.
Ancré dans notre époque, HLM Pussy est un film sur la jeunesse féminine et la sororité. Nul doute que les adolescentes d’aujourd’hui pourront s’identifier aux personnages d’Amina, Djeneba et Zineb. Malgré un sujet difficile, mais dont il est important de parler, il nous fait retenir le positif : le pouvoir de la solidarité, ici entre les femmes.
Flore Mouchet