Thriller
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EXAM

Stuart Hazeldine (GB 2009)

Luke Mably, Adar Beck, Chris Carey

101 min.
13 octobre 2010
EXAM

Y a-t-il un mot plus fort que celui choisi par Sartre, dans sa pièce de théâtre « Huis clos », pour exprimer le drame de la relation aux autres : l’Enfer ?

Six hommes et deux femmes sont candidats à un poste de cadre dans une mystérieuse multinationale.

Ils passent leur examen d’embauche, emmurés dans une pièce sans fenêtre et condamnés sous peine de renvoi immédiat, à respecter, comme dans le premier « Saw » des règles strictement imposées par un élément extérieur à leur « Cube » (*) d’enfermement - allusion au film culte sur le confinement de Vincenzo Natalo.

Celui qui sortira vainqueur de cette épreuve autant mentale que physique aura-t-il vraiment gagné le gros lot ?

Travailler pour une entreprise dont la perversion est d’attendre une réponse à une question qu’elle a sciemment omis de poser n’est sûrement pas un gage d’équilibre (ne parlons même pas de bonheur) au travail.

Ce qui est titillant (du moins pour un temps) dans cette histoire c’est à la fois son aspect thriller proche d’un « whowilldunit » que la focale froide posée sur une société qui semble tirer jouissance de ses difficultés économiques pour mettre en place un mode de recrutement dément mais auquel vont se plier, coincés entre leurs propres angoisses existentielles et un chômage rampant, des gens apparemment sains d’esprit.

« Exam » présente, comme dans la théorie mathématique des ensembles, des espaces d’intersection avec le film de Marcello Pineyro « Il methodo ». Même nœud narratif : 7 candidats se présentent pour une série de tests psychologiques dans une firme qui recherche un responsable de haut niveau.

Même première demi-heure tendue et pleine de promesses sur la dénonciation d’un système qui fait son miel porteur de morbidité de la compétition et donc de l’élimination de l’autre.

Ensuite la perte de rythme, l’enlisement dans une stéréotypie des personnages, l’éclatement du propos en mini anecdotes sans réel lien avec le propos original (et originel) concourent à diluer l’attention.

Pour finir par ennuyer et gommer tout intérêt pour une intrigue qui ne tient pas la route et suscite par sa confuse et invraisemblable résolution un fou rire essentiellement nerveux.

Les esprits moins chagrins se réjouiront de voir que la blondeur féminine, généralement et injustement associée à l’écran au manque de finesse et d’intelligence, triomphe

Les plus cyniques verront dans celle-ci non pas un hommage à Reese Witherspoon dans la savoureuse mise en coupe de la très huppée Harvard Law School de « Legally blonde » mais la preuve que le réalisateur ne savait pas comment conclure son récit.

Si vous êtes en manque d’atmosphère renfermée (quoique cela soit antinomique avec une projection dans une petite salle de cinéma …) revoyez le palpitant « Phone Booth » de Joel Schumacher avec le séduisant Colin Farrell.

Et méditez sur le contenu de son affiche : "Who do you think you are ?" (mca)