Chronique familiale
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DIVORCE A LA FINLANDAISE

Mika Kaurismaki (Finlande 2009)

Irina Björklund, Tommi Eronen

104 min.
30 novembre 2011
DIVORCE A LA FINLANDAISE

Quel est le point commun entre les Coën, les Dardenne, les Farelly, les Larrieu, les Taviani, les Wachowski et les Kaurismaki ?

Ils sont frères.

Quelle est la différence entre les mêmes ?

Les six premiers travaillent en couple, les derniers oeuvrent séparement. En entités singulières.

L’un Aki est connu pour sa loufoquerie poétique, sa tendresse décalée, l’autre Mika, moins célèbre, privilégie un cinéma plus lourd, moins distancié et élégant.

S’il leur arrive de partager le même délire vivifié par le sentiment de solitude qui habite leurs personnages, cette « folie » chez Aki est féérique, chez Mika elle est plombée par un humour noir souvent indigeste.

Dans « Divorce à la finlandaise » - prolongation des considérations simples et banales sur ce qu’est la vie développées dans un « Conte finlandais » réalisé il y a 3 ans ? – Juhani et Tuula décident de divorcer tout en continuant à vivre ensemble jusqu’à la vente de leur maison. Cette cohabitation inhabituelle sera pour eux l’occasion de clôturer des comptes non soldés.

Occasion aussi pour des acteurs de décliner leurs prestations souvent outrancières d’une façon pataude et consternante, à l’égal des quiproquos qui surchargent un scénario qui se veut loufoque et ne réussit qu’à être pathétiquement besogneux.

Comédie qui en cours de tournage a cessé d’être acerbe, a perdu son rythme et à force de pratiquer le grand écart entre psychodrame, action et vaudeville n’a pas pu (n’a pas su ?) garder le cap d’un sens.

Un sens qui aurait évité les redondances, rendu les incongruités moins mécaniques et limité le nombre de rôles accessoires pour donner une place consistante à la mise en place de certains figures qui ne sont que silhouettées - on pense notamment à Kati Outinen.

Pour rendre moins caricaturale et prévisible la morale d’une histoire rappelant que la recherche de l’harmonie dans les rapports humains est la seule quête qui vaille la peine.

« Divorce … » est l’adaptation mélo-loufoquée d’un roman de Pétri Karra. (mca)